Minkoro a trouvé ses premiers boulots boulevard Félix-Faure, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Il était embauché à la journée en tant que manœuvre par des artisans, des entreprises de BTP ou des particuliers. Mardi 10 juin 2025, à Aubervilliers.

« Je suis arrivé le matin du 29 août 2014, à Paris, gare de Lyon. J’avais pris un train-couchettes depuis l’Italie. Je ne connaissais personne en France. En fait, je suis arrivé en Europe avec un visa de touriste pour l’Italie, où vit une de mes sœurs, dans la province de Brescia, avec son mari et ses enfants. Le but, c’était de travailler et de faire un maximum d’économies pour pouvoir vite monter ma boîte, en Côte d’Ivoire. C’est avec cette illusion que je suis venu.

Mais en Italie, c’était la crise économique. Mon beau-frère avait perdu son emploi de chauffeur de poids lourds et était au chômage depuis presque deux ans ; ma sœur gardait un bébé et ça lui apportait quelques revenus. Moi, non seulement je ne parlais pas la langue mais, en plus, je n’avais pas de papiers. Alors, au bout de deux mois, j’ai décidé de venir en France.

Un voisin de ma sœur et de mon beau-frère m’avait mis en contact avec un certain Adama Traore, qui travaillait dans un salon de coiffure du quartier du Château-d’Eau, à Paris. Je l’ai appelé en arrivant et il a envoyé quelqu’un me chercher à la gare. Il m’a reçu au salon, m’a acheté une puce téléphonique, m’a offert le café et le déjeuner.

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