Le président français Emmanuel Macron lors du sommet sur la Nouvelle-Calédonie au palais de l’Élysée à Paris, le 2 juillet 2025.

L’Etat et les différentes composantes politiques de Nouvelle-Calédonie, réunis depuis dix jours près de Paris pour tenter de tracer l’avenir institutionnel du territoire, ont conclu un accord « historique », samedi 12 juillet au matin, ont annoncé plusieurs participants. Cet accord, obtenu au terme d’une ultime nuit de négociations à Bougival (Yvelines), où les représentants néo-calédoniens étaient réunis depuis le 2 juillet, doit encore être entériné en Nouvelle-Calédonie par les mouvements représentés.

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Emmanuel Macron a salué un « accord historique » actant un « Etat de Nouvelle-Calédonie », une victoire du « pari de la confiance », et annoncé qu’il recevrait les négociateurs à 18 heures à l’Elysée. « L’heure est désormais au respect, à la stabilité et à l’addition des bonnes volontés pour bâtir un avenir partagé », a également écrit le chef de l’Etat sur le réseau social X.

Le premier ministre, François Bayrou, a aussi réagi sur X en exprimant sa « fierté d’un accord à hauteur d’Histoire ». Manuel Valls a pour sa part salué « le choix du courage et de la responsabilité ». Dans une réaction transmise à l’Agence France-Presse (AFP), le ministre des outre-mer a évoqué un « engagement majeur, fruit d’un long travail de négociations ».

« Un accord historique a été signé », se sont félicités les non-indépendantistes des Loyalistes et du Rassemblement, dans un communiqué. Ils ont assuré qu’il permettra « la réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens ». Ils ont salué, en outre, que « ce choix respecte la volonté souveraine exprimée par les Calédoniens » lors des trois référendums d’indépendance de 2018, 2020 et 2021 et ont évoqué des « concessions », avec « la transformation de la collectivité Nouvelle-Calédonie en Etat intégré dans l’ensemble national ».

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Un Etat de Nouvelle-Calédonie

« C’est signé. Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n’est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral », a dit le député non-indépendantiste Nicolas Metzdorf, dans une réaction transmise à l’AFP. « On nous avait prédit un référendum sur l’Etat-associé dans quinze ans. Nous avons fait de fortes concessions pour l’éviter et pour projeter définitivement la Nouvelle-Calédonie dans l’avenir et sans date butoir », a-t-il poursuivi.

« L’heure est désormais aux explications et à la relance économique », a ajouté le député, alors que la Nouvelle-Calédonie a été ravagée par les émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts et plus de 2 milliards d’euros de dégâts.

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« Cet accord permet à l’espoir de renaître », s’est, quant à lui, félicité Philippe Gomes, chef de file du parti Calédonie ensemble, auprès de l’AFP. Le Parlement doit, selon lui, se réunir en congrès à Versailles au dernier trimestre pour « constitutionnaliser » l’accord, avant un référendum local. Les élections provinciales prévues au plus tard fin novembre dans l’archipel sont reportées.

Selon des informations du Monde, qui a eu accès au document signé, l’accord reconnaît un « Etat de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française. Une nationalité calédonienne sera créée, et cet Etat pourra être reconnu par la communauté internationale. Une loi fondamentale sera également adoptée par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, qui consacrera sa capacité d’auto-organisation.

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Le Monde avec AFP

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