Le monde du financement participatif a soufflé, en 2024, ses dix bougies – plus précisément celles de l’ordonnance ayant encadré le secteur et permis son essor dans l’Hexagone.

Mais l’heure n’est pas à la fête : la somme collectée dans l’année par les plateformes auprès des investisseurs, un peu moins de 1,6 milliard d’euros, est en baisse d’environ 20 % par rapport à 2023, selon le baromètre du crowdfunding en France, réalisé par Forvis Mazars pour l’association professionnelle France Fintech. Après des années de croissance soutenue, une première déconvenue avait été enregistrée en 2023, avec une collecte globale en recul déjà de 14 %.

En cause, « des turbulences macroéconomiques et géopolitiques, et surtout une crise de l’immobilier qui se prolonge », note l’étude, publiée le 12 février. Le secteur immobilier, essentiellement des marchands de biens et des promoteurs, est en effet le premier réceptacle du crowdfunding, par des prêts (obligations ou crédits rémunérant les investisseurs par des intérêts) et, dans une moindre mesure, des investissements en capital. Avec une collecte amputée de 26 % en 2024, l’immobilier ne pèse plus toutefois que la moitié de la collecte totale.

Certes, cette moyenne inclut des situations contrastées, selon les acteurs, leurs marchés, leurs stratégies. La plateforme La Première Brique, qui investit surtout sur des opérations de marchands de biens, rapporte ainsi, à contre-courant, une augmentation de 37 %.

« Nous avons vécu une période facile de 2014 à 2022 malgré quelques retards dans les projets dus au Covid. Mais depuis la hausse des taux et l’explosion du coût des matières premières, la promotion immobilière est en grande difficulté », observe quant à lui Quentin Romet, cofondateur de la plateforme Homunity, qui se concentre sur des opérations d’immobilier résidentiel neuf. « Nous avons donc réduit les montants investis, notamment parce qu’il y a moins d’opérations de qualité à proposer. » Il évoque une baisse de collecte de 40 % en 2024.

Il vous reste 65.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version