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En novembre 2017, le président de la République nouvellement élu, Emmanuel Macron, se rendait à Clichy-sous-Bois [Seine-Saint-Denis], Roubaix et Tourcoing [Nord] pour promettre aux quartiers populaires une politique d’« émancipation » et de lutte contre l’« assignation à résidence ». Une politique qui passait « d’abord et avant tout par l’école », affirmait-il.

Un quinquennat et demi plus tard, qu’en est-il de cette promesse ? Où en est l’école ? Depuis 2022, c’est la valse des ministres de l’éducation nationale : nous attendons aujourd’hui un énième locataire de la Rue de Grenelle, le huitième en trois ans. Depuis plusieurs années, chaque rentrée scolaire donne lieu à une opération de communication, reposant sur des demi-mesures – comme l’interdiction des téléphones portables, déjà prévue dans la plupart des règlements intérieurs des collèges – ou sur l’instrumentalisation politicienne de sujets comme l’abaya.

Pendant ce temps, la crise du recrutement des enseignants s’enkyste. Pendant ce temps, l’école de la République devient une regrettable machine à reproduire les inégalités sociales. L’étude PISA [programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves] renouvelle désormais chaque année ce triste constat : la France est le pays de l’OCDE dans lequel le statut social des parents détermine le plus fortement les performances des élèves.

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Voici la réalité : l’éducation nationale n’a plus de cap. Plus de vision à long terme, plus de projet mobilisateur. Nous naviguons à vue, au gré des polémiques du moment, ballottés entre coups de com et petites phrases, freinés par des considérations budgétaires court-termistes. Prédomine ainsi une conception étriquée de l’éducation, recroquevillée sur des slogans – « rétablir les savoirs fondamentaux » – sans jamais interroger leur contenu et leur pertinence à l’aune des grands défis qui se posent aujourd’hui et pour l’avenir.

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