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Depuis début 2025, les nouvelles de nos collègues chercheuses et chercheurs aux Etats-Unis sont terrifiantes, et nombre d’entre elles et eux qui travaillent sur les sciences humaines et sociales, les études liées aux inclusions, mais aussi les sciences du climat et bien d’autres sujets encore, ont déjà perdu leur poste, ce du jour au lendemain.

Si la résistance s’est organisée notamment via le mouvement Stand Up for Science, la situation de la recherche aux Etats-Unis est fortement affectée pour celles et ceux qui restent encore en poste. Par exemple, des mots sont dorénavant interdits dans les réponses aux appels à projet. La liste de ces mots publiée notamment par le New York Times donne une idée des obsessions de pouvoir du duo Trump-Musk.

Cette censure de fait de la recherche américaine impacte l’ensemble de la planète puisque nombre de projets internationaux incluent des chercheuses et chercheurs américains. En météorologie par exemple, les données provenant des Etats-Unis sont indispensables pour connaître l’état global de l’atmosphère. L’absence de celles-ci sera un handicap pour les prévisions y compris en Europe.

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Notre devoir en Europe est de réagir collectivement et de proposer des solutions d’accueil simplifiées pour nos collègues tant que cette administration est en place aux Etats-Unis. Vu la violence et la rapidité avec lesquelles Donald Trump et Elon Musk agissent, ces solutions doivent permettre de donner de bonnes conditions de travail en quelques semaines, voire quelques jours.

Fonds d’urgence

Cet accueil doit, selon nous, s’organiser au niveau européen qui compte plus de 1 500 établissements d’enseignement supérieur et de recherche publics. Si les universités européennes accueillent 5 000 de nos collègues travaillant aux Etats-Unis dans des domaines de recherche entravés par les mesures de l’administration américaine, le coût, en comptant 150 000 euros par chercheur (coût complet : salaire et coûts d’infrastructure) par an, serait de 750 millions d’euros par an, ce qui est très faible à l’échelle européenne. Cela représente entre trois et quatre chercheuses et chercheurs par université en moyenne. Les pays qui disposent d’organismes de recherche tels que le CNRS [Centre national de la recherche scientifique], l’Institut Max-Planck, etc., doivent également participer à cet accueil.

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