Devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 20 décembre 2024.

Les maquettes « grandeur nature » des futurs vitraux contemporains de la cathédrale Notre-Dame de Paris seront exposées au Grand Palais à partir de décembre, a annoncé l’artiste, Claire Tabouret, qui en est l’auteure, dans un entretien au quotidien La Croix daté de lundi 30 juin.

« De décembre à mars 2026, je les présenterai au Grand Palais à Paris. Le hasard a voulu que j’y sois invitée, il y a plus d’un an, pour une exposition personnelle », explique la Française dont le projet, mené avec l’atelier verrier rémois Simon-Marq, a été retenu en décembre. « J’ai choisi de dévoiler au Grand Palais ces peintures grandeur nature pour la cathédrale. J’aimerais permettre au public d’en débattre, de s’approprier cette création et lui donner envie – j’espère – de la découvrir en vitrail », ajoute-t-elle. « L’atelier Simon-Marq à Reims va s’atteler à ce travail de titan – 120 mètres carrés de vitraux à créer au total – dès la fin août pour une pose prévue fin 2026 dans la cathédrale », ajoute-t-elle.

La commission nationale française du patrimoine et de l’architecture, opposée au souhait d’Emmanuel Macron d’installer des vitraux contemporains à Notre-Dame, cathédrale remise à neuf après avoir été ravagée par un incendie en 2019, avait « pris acte » en juin de la poursuite du projet sans le valider.

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Des vitraux contestés

Ces nouveaux vitraux, contestés par certains défenseurs du patrimoine, doivent remplacer fin 2026 six des sept baies du bas-côté sud (côté Seine) de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc qui restaura la cathédrale au XIXᵉ siècle.

Face aux critiques, l’artiste assure trouver « rassurant que l’on ait, en France, un débat public, bien au-delà des seuls spécialistes, sur la conservation de monuments historiques ». « Il y a (…) beaucoup de malentendus concernant Notre-Dame. La cathédrale a déjà largement évolué au fil des siècles. C’est important, je crois, de continuer à y témoigner aujourd’hui de la vitalité d’une Eglise qui avance », estime-t-elle.

L’artiste déclare aussi avoir « veillé » à adopter pour ses vitraux « une balance des couleurs » neutre qui ne perturbe pas la lumière actuelle dans l’édifice : « Cela m’a obligée à freiner ma palette, moi qui aime à me laisser gagner par une émotion colorée, une teinte dominante, parfois fluorescente. »

Elle se dit par ailleurs « conquise » par le thème imposé, la Pentecôte : « Cette idée d’harmonie, d’hommes qui parviennent à s’unir, à se comprendre malgré la diversité de leurs langues, cette folle espérance, j’ai vraiment eu envie d’y participer. On vit dans un monde tellement divisé, chaotique, effrayant », explique l’artiste.

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Le Monde avec AFP

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