Dans un contexte économique tendu, marqué par un déficit public massif et une dette qui pèse sur les marges de manœuvre, les débats budgétaires s’annoncent particulièrement difficiles. Face au défi de l’équilibre des comptes de l’Assurance-maladie et à l’approche de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, la course aux propositions de nouvelles recettes ou d’économies est lancée.
Entre la question de l’augmentation de taxes dites « comportementales » sur le tabac ou sur les produits gras, celle des transferts de charges de l’Assurance-maladie vers les mutuelles ou directement aux patients, ou celle des baisses du prix des médicaments et de certains actes médicaux, les consensus et les équilibres seront difficiles à trouver.
L’objectif est que la santé – qui demeure la première préoccupation des Français – reçoive des moyens adaptés, tout en veillant à ce que cette dépense, inéluctablement croissante à cause du vieillissement, du développement de maladies chroniques, du coût élevé, et parfois exorbitant, des thérapeutiques innovantes, n’absorbe pas, à elle seule, les ressources dont d’autres domaines ont aussi un besoin vital. Les soignants, s’ils ont besoin d’avoir les moyens financiers et humains de bien soigner, sont les premiers à savoir que la bonne santé est impossible sans un logement décent, sans école, sans sécurité et sans un environnement sain.
Fonctions peu visibles
Dans ce contexte, il est essentiel de préserver nos hôpitaux publics. Ils ont montré, avant, pendant et depuis la crise due au Covid-19, qu’ils sont des piliers de notre cohésion nationale. Dans le même temps, les dérives de la financiarisation de pans entiers de la médecine privée, des grands groupes de maisons de retraite aux multinationales des cliniques, de l’imagerie médicale à la biologie, ont été largement documentées, notamment par l’Assurance-maladie, qu’on ne saurait suspecter d’un gauchisme désinhibé. Qu’il soit désormais largement admis que les soignants et notre service public méritent un soutien durable est, en soi, un progrès.
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