Margot Robbie dans Barbie.

La ville de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) a annulé, vendredi 8 août, la diffusion sur écran géant du film Barbie à cause de « pressions » d’habitants, entraînant une polémique qui a fait réagir jusqu’à la ministre de la culture. « Je déplore qu’un petit groupe du quartier ait mobilisé son énergie sous la pression d’un individu pour empêcher la projection de ce film, pourtant classé tout public en France », a écrit Olivier Sarrabeyrouse, maire PCF de la ville, dans un communiqué diffusé sur le site de la commune et sur Facebook.

« Nos agent·e·s du service public ont de nouveau été menacé·e·s de violence (…). Ces menaces ont été motivées par des arguments fallacieux, traduisant l’obscurantisme et le fondamentalisme instrumentalisés à des fins politiques », a ajouté le maire, expliquant que la séance avait dû être annulée. « Je ne tolérerai pas de zones de non-droit culturelles dans notre ville », a-t-il affirmé, annonçant un dépôt de plainte. « Si nous avons plié pour préserver la sécurité des agent·e·s du service public et des spectateurs·trices, nous ne romprons pas. »

L’édile a précisé au Parisien que « tandis que les agents installaient, des jeunes les ont menacés, disant qu’ils allaient empêcher le visionnage et démolir le matériel (…), c’est devenu très agressif ». « Ils disaient que ça prône l’homosexualité et que c’est une atteinte à l’intégrité de la femme », a ajouté M. Sarrabeyrouse au quotidien.

Annonce d’un dépôt de plainte du ministère de la culture

Réalisé par Greta Gerwig, le film est une satire féministe qui voit Barbie, interprétée par Margot Robbie, découvrir la misogynie du monde réel. Le film s’est imposé comme le champion du box-office mondial, avec 1,4 milliard de dollars de recettes.

« Encore une atteinte grave à la programmation privant familles et enfants d’une activité culturelle. Depuis un an, j’ai pris des mesures fermes contre ces atteintes graves devenues une nouvelle forme de délinquance. Une plainte est en cours », a déclaré Rachida Dati, ministre de la culture, sur le réseau social X.

Le ministère de la culture a précisé au Monde qu’« à la demande de [Rachida Dati], un signalement [sur le fondement de l’]article 40 du code de procédure pénale ainsi qu’un dépot de plainte sont effectués par le ministère » pour entrave à l’exercice de la liberté de diffusion de la création artistique, prévu à l’article 431-1 du code pénal (un délit puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende).

Selon le maire, le film, qui devait être diffusé à 21 heures, vendredi, dans le quartier du Londeau, avait été préalablement choisi par les habitants. La projection faisait partie de « Ciné sous les étoiles », une programmation estivale gratuite de films en plein air qui se déroule chaque année dans l’intercommunalité Est Ensemble, dont fait partie Noisy-le-Sec.

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« Ce sont encore une fois les familles et les enfants qui ne partent pas en vacances qui sont privés de ces moments précieux de convivialité et de culture durant l’été », a réagi Aurélie Trouvé, députée La France insoumise de la circonscription, sur X. « La culture doit rester un outil d’émancipation, d’unité et d’ouverture pour toutes et tous. Elle ne peut être confisquée. »

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Barbie, naissance d’une franchise hollywoodienne

Le Monde avec AFP

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