Avant l’arrivée de l’ancien président Nicolas Sarkozy, devant la prison de la Santé, à Paris, le 21 octobre 2025.

Nicolas Sarkozy dormira derrière les barreaux, mardi 21 octobre. L’ancien chef de l’Etat est arrivé en milieu de matinée, mardi, à la prison de la Santé à Paris, autour de laquelle un important dispositif de sécurité a été déployé, pour y être incarcéré, près d’un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. C’est la première fois qu’un ex-président de la République (2007-2012) est emprisonné.

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A l’appel de sa famille, quelques dizaines de personnes se sont réunies depuis la levée du jour près du domicile de Nicolas Sarkozy, dans le 16ᵉ arrondissement de Paris, pour lui signifier leur soutien, suivi par une noria de caméras et de photographes. Nicolas Sarkozy est descendu de son domicile, à pied, en compagnie de sa femme Carla Bruni pour rejoindre la prison de la Santé, sous les applaudissements des personnes rassemblées qui avaient, quelques minutes auparavant, entonné la Marseillaise. L’ancien président est venu saluer la foule mais n’a pas adressé un mot aux personnes présentes, ni aux journalistes.

« C’est quelqu’un de formidable, Sarkozy, avec tout ce qu’il a fait », dit Marie-Joséphine Paysa, Parisienne de 80 ans. Emu aux larmes, François, 66 ans, qui refuse de donner son nom, dénonce un « procès politique » et dit être venu « pour la démocratie ». « On est en Union soviétique ! », proclame un autre manifestant, tandis que deux drapeaux français ont été accrochés à une grille. Dès qu’il aura été écroué à la prison de la Santé, ses avocats déposeront une demande de mise en liberté. La justice aura deux mois pour trancher, même si elle devrait rendre sa décision rapidement.

« La vérité triomphera », dit Nicolas Sarkozy

Alors que le président s’apprêtait à rejoindre la maison de la Santé en voiture, il a posté un message sur ses réseaux sociaux. « Au moment où je m’apprête à franchir les murs de prison de la Santé, mes pensées vont vers les Français et Françaises (…) Je veux leur dire avec la force inébranlable qui est la mienne que ce n’est pas un ancien président de la République que l’on enferme ce matin c’est un innocent. Je continuerai à dénoncer ce scandale judiciaire, ce chemin de croix que je subis depuis plus de 10 ans », écrit-il avant d’ajouter « la vérité triomphera » mais le « prix à payer aura été écrasant ».

Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné l’ancien président à cinq ans de prison. Il a été reconnu coupable d’avoir, en toute connaissance de cause, laissé ses collaborateurs Claude Guéant et Brice Hortefeux rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d’un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007. L’ancien chef de l’Etat, qui se prétend innocent, a fait appel.

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Ancienne figure tutélaire de la droite française, toujours régulièrement consulté par ses chefs, Nicolas Sarkozy a reçu le soutien de nombreux représentants de son camp, prompts à s’offusquer du mandat de dépôt dont il a fait l’objet.

Prononcé de manière routinière par les tribunaux correctionnels, ce mandat est jugé par les soutiens de l’ancien chef de l’Etat attentatoire à la présomption d’innocence, puisqu’il entraîne une détention et sans attendre le procès en appel. Les juges le justifient par la « gravité exceptionnelle » de faits « de nature à altérer la confiance des citoyens dans ceux qui les représentent et sont censés agir dans le sens de l’intérêt général ».

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Nicolas Sarkozy avait fustigé une « injustice » et la « haine » dont le poursuivraient certains magistrats. Il a aussi osé se comparer à Alfred Dreyfus, l’officier envoyé sur l’île du Diable pour trahison sur la foi d’un faux document et sur fond d’antisémitisme débridé.

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Nicolas Sarkozy avait été définitivement condamné, en décembre 2024, à un an de prison ferme sous bracelet dans une autre affaire, celle des écoutes. Il avait bénéficié d’une libération conditionnelle avant la moitié de sa peine, en raison de son âge.

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Le Monde avec AFP

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