Parisiens devant une soupe populaire, à Paris, dans les années 1930.

Neuf millions d’identités de Parisiens répartis sur 300 000 pages de grands registres remplis à la main par les recenseurs pendant l’entre-deux-guerres, avec plusieurs colonnes pour les prénom, nom, adresse, profession… Pour tout restituer dans une base de données numérique exhaustive et interrogeable, « il nous aurait sans doute fallu vingt ans à quatre ou cinq chercheurs », explique Sandra Brée, démographe et historienne.

Grâce à l’intelligence artificielle et à la collaboration du Laboratoire d’informatique, de traitement de l’information et des systèmes (Litis), la chercheuse spécialisée dans l’histoire démographique de Paris et de sa banlieue a pu arriver au terme de ce travail titanesque avec une équipe de onze collègues, en seulement cinq ans. Le projet d’océrisation des recensements de la population parisienne (POPP) a ainsi abouti à la création d’une banque de données inédite, permettant une recherche nominative parmi les recensements de la population de 1926, 1931 et 1936.

Avec celui de 1946 (non intégré dans la base), ces trois recensements sont les seules listes nominatives complètes des habitants de la capitale, et l’étude de celles-ci permettra d’éclairer, à terme, de nombreux aspects de cette population (structure des ménages, types de profession, répartition géographique dans la ville, par sexes, âges, lieux de naissance et nationalités…).

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