Nadav Lapid, à Paris, en juin 2022.

Exilé depuis quatre ans en France, le réalisateur israélien Nadav Lapid – 50 ans, cinq longs-métrages à son actif qui ont bouleversé, esthétiquement et politiquement, le cinéma israélien – n’a cessé d’instaurer une distance critique avec son pays natal, au risque de finir par le quitter. A l’ombre de la violence frénétique et haineuse qui accapare, depuis le 7 octobre 2023, les belligérants du conflit israélo-palestinien, il y revient pourtant, dans Oui, un film fracassant qui se veut à la hauteur de la déshumanisation en cours

Quand, dans votre esprit, l’idée de ce film commence-t-elle à prendre forme ?

Le 7 octobre 2023, j’étais à Paris, en famille, c’était un samedi, et nous devions fêter l’anniversaire de mon fils un jour à l’avance. Je me suis réveillé assez tôt. J’ai regardé, comme je le fais chaque jour et comme j’imagine que je le ferai chaque jour de ma vie, les sites d’informations israéliens. J’ai vu que c’était le début de quelque chose de grave. Immédiatement, j’ai commencé à suivre les événements. Et puis quelqu’un m’a conseillé d’aller sur Telegram où circulaient des vidéos folles. Donc très tôt, j’ai commencé à voir les vidéos filmées par le Hamas. Autant dire que l’anniversaire de mon fils s’est déroulé, l’après-midi, de manière très bizarre. Je me demandais en fait ce que je faisais en France, à Paris, parmi tant de beautés ! Deux jours plus tard, je partais en Israël pour essayer de comprendre ce qui s’y passait, alors même que les bombardements sur Gaza commençaient.

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