Les comparateurs de mutuelles font plus de clics : de + 15 % à + 30 % sur un an en janvier, selon les plateformes. Dans un contexte de flambée des tarifs des complémentaires santé, LeLynx.fr a même battu ces dernières semaines son record de fréquentation qui datait du 1er décembre 2020. Avec environ 400 euros d’économies promises par ces sites, retraités, fonctionnaires ou indépendants ont intérêt à réétudier leurs garanties.

Mais avec quel comparateur ? Si le marché des complémentaires reste compétitif malgré sa concentration, celui des comparateurs est « hyperatomisé », avertit Olivier Moustacakis, cofondateur d’Assurland. « Il y a pléthore de petits courtiers qui se labellisent comparateurs. Ils s’occupent de la souscription là où d’autres se limitent à la mise en relation. »

Surtout, le modèle économique des comparateurs interroge. Car les mutuelles payent pour être mises en relation avec les utilisateurs. Après avoir renseigné âge, genre, situation familiale, courriels, numéro de téléphone, voire l’adresse postale, il est fréquent que l’internaute soit recontacté par des organismes en quête d’une nouvelle souscription.

Une pratique dénoncée depuis dix ans

Or, selon la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), « de nombreux signalements font suite à un démarchage téléphonique de courtiers qui ont acheté à des sites comparateurs les coordonnées téléphoniques de consommateurs communiqués par ces derniers afin de recevoir des offres ». Une pratique dénoncée depuis dix ans par l’UFC-Que choisir qui a créé son propre comparateur « indépendant » pour ses abonnés. « On compare 400 contrats sans aucune rémunération là où les autres, une fois le formulaire rempli, ne présentent qu’une vingtaine d’acteurs », revendique Grégory Caret, directeur de l’Observatoire de la consommation.

« Sur les près de 400 acteurs du secteur, Hyperassur travaille avec 32 compagnies d’assurances, Lesfurets.com avec une trentaine de mutuelles et d’assureurs et Meilleurtaux avec 48 partenaires, souligne un rapport sénatorial paru en septembre 2024. Les offres mises en avant ne sont donc pas, dans l’absolu, les plus adaptées au besoin du consommateur, mais bien les plus adaptées parmi les organismes référencés, ce que les consommateurs ne savent pas nécessairement. »

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