
L’homme placé en garde à vue depuis mercredi dans l’enquête sur la mort d’une joggeuse, en mai dans la Vienne, a été présenté, vendredi 12 septembre, à un juge en vue d’une mise en examen pour meurtre précédé d’enlèvement et séquestration, a annoncé le parquet de Poitiers.
Le suspect, né en 1965, réside à Vivonne, la commune d’où Agathe Hilairet, 28 ans, était partie courir le 10 avril au matin. Le corps de la jeune femme avait été retrouvé le 4 mai dans un bois par un promeneur. Une trace de son ADN a été retrouvée dans le véhicule du suspect. Celui-ci avait été condamné pour viols et agression sexuelle dans le passé, en 1994 et 2004. « A ce stade, il reconnaît sa présence sur les lieux et avoir été en contact avec Agathe Hilairet », a précisé dans un communiqué la procureure de la République à Poitiers, Rachel Bray.
En février 1994, la cour d’assises du Puy-de-Dôme avait condamné cet ouvrier agricole de profession à douze ans de réclusion criminelle pour avoir violé sous la menace d’une arme, deux ans plus tôt, une femme qui faisait son jogging. Il était sorti de prison en 2000. Puis, en février 2004, la cour d’assises de la Haute-Loire l’avait condamné à trente ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté de vingt ans, pour viol avec arme en récidive et agression sexuelle.
Il avait alors été reconnu coupable d’avoir violé, armé d’un couteau, une jeune femme de 24 ans, en octobre 2001, après l’avoir suivie chez elle dans une maison isolée du Puy-de-Dôme. Il avait également été condamné pour avoir agressé sexuellement, lors d’une permission de sortie durant sa première période de détention, une mère de famille qui faisait son footing en octobre 1999 dans ce même département.
Placé sous surveillance judiciaire depuis octobre 2024
Après une incarcération en Corse, sa peine était aménagée sous la forme d’un placement dans la Vienne depuis avril 2024. L’homme était placé sous surveillance judiciaire depuis octobre 2024 avec une injonction de soins, parmi d’autres interdictions et obligations, a détaillé le parquet. Le 10 septembre au matin, le suspect a été interpellé et placé en garde à vue.
L’examen de la géolocalisation de la montre connectée de la joggeuse avait permis d’établir que le corps avait été déplacé, accréditant la piste criminelle. Le 10 avril, le père d’Agathe Hilairet avait donné l’alerte en ne la voyant pas revenir alors que son téléphone ne répondait plus.
Un important dispositif de recherches avait été levé le 17 avril, après une semaine de ratissages ayant mobilisé plus d’une centaine de gendarmes, appuyés par un hélicoptère, des chiens et une équipe de plongeurs, au sein d’une large zone de 100 kilomètres carrés où la jeune femme avait l’habitude de courir.
Sur l’application de géolocalisation sportive Strava, où elle diffusait ses relevés de course, Agathe Hilairet se décrivait comme « adorant la course à pied », pratiquée « depuis [ses] 17 ans », se lançant sur des distances de 15 kilomètres à 20 kilomètres à chacune de ses sorties. Elle avait repris en mai 2024 après « plusieurs années d’arrêt », selon un message publié alors sur son compte Facebook.