Elena Milachina travaille pour le journal “Novaïa Gazeta”. Comme son avocat, elle a été agressée par des hommes à son arrivée dans cette république du Caucase où elle allait assister à un procès.
“Les doigts d’Elena Milachina sont cassés et elle perd de temps en temps connaissance”, affirme Memorial sur Twitter. L’ONG de défense des droits humains a annoncé, mardi 4 juillet, que cette journaliste d’investigation russe était hospitalisée après avoir été passée à tabac en Tchétchénie. Son crâne a été rasé par ses agresseurs et son visage, couvert de teinture.
Reporter pour le journal indépendant Novaïa Gazeta Europe, Elena Milachina est une spécialiste de cette république russe du Caucase. Elle venait couvrir l’énoncé du verdict dans le procès de Zarema Moussaïeva. Cette femme, qui risque jusqu’à cinq ans et demi de prison, est l’épouse d’un opposant à Ramzan Kadyrov, le dictateur à la tête de la Tchétchénie depuis 2007.
Un journal plusieurs fois pris pour cible
La voiture dans laquelle se trouvait Elena Milachina a été attaquée par “des hommes armés” selon Memorial, alors qu’elle était en route vers Grozny, la capitale tchétchène. Son avocat, qui l’accompagnait, a lui aussi été tabassé par ce groupe. Selon le journal, leurs téléphones ont été confisqués et leurs documents, détruits.
En février 2022, cette journaliste avait déjà suscité la colère du régime tchétchène, qui la considère comme une “terroriste”. Novaïa Gazeta Europe est l’un des rares médias qui couvrent encore les violations des droits humains en Tchétchénie. Cinq de ses journalistes ont été “assassinés depuis l’arrivée au pouvoir de Poutine”, précise Reporters sans frontières sur Twitter.