Mille milliards de dollars dans « Le Monde », de la valeur de l’humanité en 1952 à la rémunération d’Elon Musk

Mille milliards de dollars. Soit « 1 », suivi de 12 zéros. Ce nombre, éthéré, inaccessible à l’esprit du commun, est devenu la nouvelle échelle des valorisations boursières à Wall Street et le mètre étalon de la concentration des richesses en cours. De grandes entreprises, dopées par les perspectives ou les mirages de l’intelligence artificielle, franchissent l’une après l’autre ce seuil. Mieux, Nvidia, spécialiste des puces, s’approche des 5 000 milliards de dollars, soit une fois et demie le PIB de la France.

Et désormais, un homme s’apprête à rejoindre ce club des mille milliards de dollars : le 6 novembre, les actionnaires de Tesla ont accordé à son dirigeant Elon Musk, ce montant de rétribution en actions sur cinq ans, sous réserve de résultats.

Mille milliards de dollars. Cet ordre de grandeur apparaît pour la première fois dans Le Monde le 14 octobre 1952. Ce qui va donc devenir la fortune d’un seul était alors la valeur totale de l’humanité, selon Robert Escarpit. Dans son billet d’humeur et d’humour quotidien en une, sous le titre « La vie chère », il rapporte que l’organisation internationale de l’aviation civile vient d’estimer la valeur d’un mort pour les assurances, en cas d’accident. « La viande humaine a son prix, constate-t-il. Si quelque moderne Moloch a le désir de manger l’humanité tout entière en rôt ou en fricassée, il saura qu’il en coûte 1 trillion de dollars pour un pareil festin. »

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