Vladimir Poutine et Xi Jinping, lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) à Tianjin (Chine), le 1ᵉʳ septembre 2025.

Les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, s’en sont tour à tour pris à l’Occident, Etats-Unis compris, lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) à Tianjin, lundi 1er septembre, devant une kyrielle de dirigeants eurasiatiques.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Au sommet de Tianjin, Xi Jinping place la Chine au centre d’un nouvel ordre antioccidental

Le président chinois a plaidé pour « un monde multipolaire juste et ordonné » ainsi qu’une « gouvernance plus juste et raisonnable », avant de pourfendre une « mentalité de guerre froide et de confrontation de blocs, ainsi que des actes d’intimidation », sans citer les Etats-Unis, alors que les deux pays sont engagés dans une intense rivalité stratégique et ont surenchéri dans les droits de douane réciproques avant d’observer une trêve. Il a présenté l’OCS comme un modèle possible de multilatéralisme, exaltant un « esprit de Shanghaï ».

Son homologue russe a, lui, une nouvelle fois accusé l’Occident d’avoir provoqué le conflit en Ukraine, démarré en février 2022 par l’invasion de l’armée russe. « Cette crise n’a pas été déclenchée par l’attaque de la Russie en Ukraine, elle est le résultat d’un coup d’Etat en Ukraine, qui a été soutenu et provoqué par l’Occident », a-t-il déclaré, imputant la guerre en Ukraine « aux efforts constants de l’Occident pour entraîner l’Ukraine dans l’OTAN ».

Lire aussi | En direct, guerre en Ukraine : la police ukrainienne évoque une « trace russe » dans l’affaire du meurtre d’Andri Paroubi, ancien président du Parlement

Vladimir Poutine a dit sa « reconnaissance » à Recep Tayyip Erdogan pour son rôle de médiateur dans la guerre en Ukraine

Outre MM. Xi et Poutine, l’événement – première édition depuis l’élection de Donald Trump – a rassemblé aussi les présidents iranien, Massoud Pezeshkian, turc, Recep Tayyip Erdogan, et biélorusse, Alexandre Loukachenko, ainsi que les premiers ministres indien et pakistanais, Narendra Modi et Shehbaz Sharif. Il est décrit comme le plus important par sa participation depuis la création de l’OCS en 2001 et s’est tenu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine, ou querelle sur le dossier du nucléaire iranien. Les pays de l’OCS représentent presque la moitié de la population mondiale et 23,5 % du PIB de la planète, et l’organisation est présentée comme faisant contrepoids à l’OTAN.

Le sommet donne aussi lieu à une multitude de rencontres bilatérales. Le président russe s’est entretenu à propos de la guerre en Ukraine avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, exprimant sa « reconnaissance » à Ankara pour son rôle de médiateur dans le conflit. La Turquie a accueilli trois sessions de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine cette année à Istanbul, qui ont « permis de progresser dans la résolution de plusieurs questions pratiques dans le domaine humanitaire », a encore relevé le chef d’Etat russe.

Mais, hormis des accords sur des échanges de prisonniers de guerre et des dépouilles de soldats tués pendant le conflit, ces pourparlers n’ont pas permis de réelles avancées vers la paix. Vladimir Poutine a aussi passé presque une heure à discuter en « face à face » dans sa voiture blindée avec Narendra Modi, avant leur rencontre officielle.

Le sommet ouvrait une séquence où la Chine entendait manifester non seulement son allonge diplomatique mais aussi sa puissance de frappe, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde divisé. M. Poutine et plusieurs autres participants assisteront, mercredi, à la démonstration des capacités militaires du pays lors d’un grand défilé à Pékin pour célébrer les 80 ans de la fin de la seconde guerre mondiale. Le leader nord-coréen, Kim Jong-un, l’un des principaux alliés de M. Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine, est annoncé.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Chine, un grand défilé militaire pour affirmer puissance et mémoire

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Share.
Exit mobile version