Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction l’Ethiopie avec des albums de groupes belge et français qui s’inspirent de l’éthiojazz et de la tradition azmari.
« Monkey System », de Black Flower (feat. Meskerem Mees)
L’éthiojazz est à la base de la musique de Black Flower, un quintet bruxellois auteur de cinq albums depuis 2014. Mais ne vous attendez pas à trouver dans Kinetic, son nouvel opus à paraître le 31 janvier, une simple imitation, même virtuose, des classiques du genre signés de Mulatu Astatke ou Mahmoud Ahmed. Le groupe va bien plus loin, ajoutant à cette toile de fond abyssinienne des influences orientales, dub et afrobeat, pour créer une atmosphère planante empreinte de mystère et d’onirisme. Un univers expérimental dans lequel Meskerem Mees, jeune chanteuse belge d’origine éthiopienne, n’a eu aucun mal à se fondre sur le morceau Monkey System, premier extrait disponible des sept titres que compte le disque.
« Namuna », de Kutu (feat. Pongo)
C’est d’une autre tradition éthiopienne que s’inspire Kutu, un collectif créé en 2021 par le violoniste français Théo Ceccaldi : celle des chanteurs azmari, connus pour improviser des histoires parfois satiriques dans des bars ou dans la rue. Après un premier album, Guramayle, en 2022, et de nombreux concerts à travers le monde, le groupe s’est resserré : sur les deux chanteuses initialement présentes, Haleluya Tekletsadik et Hewan Gebrewold, seule la seconde a participé au nouvel opus, Marda (en référence à un collier traditionnel éthiopien), prévu le 7 février. Un disque de dix titres impétueux, entre pop et électro, auquel s’est jointe, sur le morceau Namuna, la chanteuse angolaise Pongo, star du kuduro.
« Nbendia », d’Arat Kilo
Voilà plus de quinze ans que le collectif français Arat Kilo (du nom d’un quartier d’Addis-Abeba) explore les voies mélancoliques de la « tezeta », cette gamme pentatonique mineure typique de l’éthiojazz, tout en l’ouvrant à de nouveaux horizons musicaux. Et son cinquième opus, Danama (« digne de confiance », en bambara), prévu le 7 mars, ne déroge pas à la règle, puisqu’il fait la part belle à la chanteuse malienne Mamani Keïta et au rappeur américain Mike Ladd, devenus membres du groupe à part entière après de premières apparitions sur le disque Nouvelle Fleur, en 2016, suivi d’un album commun, Visions of Selam, en 2018. On ne change pas une équipe qui gagne et, une fois encore, le groove est au rendez-vous !
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