Des archéologues marocains examinent un squelette vieux de 5 000 ans découvert dans une grotte près de Khemisset, au Maroc, en mai 2010.

Lorsqu’il évoque son premier voyage en Algérie, Youssef Bokbot est dithyrambique. « C’était grandiose ! », lance l’archéologue marocain. Convié en 2007 à un colloque à Tamanrasset, il découvre le grand Sud algérien, les paysages « époustouflants » du Hoggar et les sites rupestres « extraordinaires » du Tassili. Au cœur des années 2000, les échanges entre les scientifiques des deux pays sont courants. A Rabat, l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (Insap), où enseigne M. Bokbot, reçoit alors de nombreux Algériens.

« Mais tout ça, malheureusement, c’est fini », regrette le professeur, qui situe le basculement après l’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence de l’Algérie, en décembre 2019. Youssef Bokbot en veut pour preuve la fin d’un projet de fouilles que s’apprêtaient à mener des équipes des deux pays dans une nécropole préislamique de l’extrême Sud-Est marocain. Du fait du climat électrique entre Alger et Rabat et du risque sécuritaire lié à l’emplacement du site, proche de la frontière, l’une comme l’autre ont préféré se désister. Depuis, plus rien. Les déplacements d’archéologues de part et d’autre ont cessé, tout comme la communication.

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