L’Institut Montaigne, cercle de réflexion libéral, dresse un bilan pessimiste de l’avenir de la France dans les quinze prochaines années. « Marasme démographique », « stagnation de la productivité » et « creusement de la dette publique » seraient inéluctables si les mêmes politiques étaient poursuivies dans les années qui viennent. Marie-Pierre de Bailliencourt, directrice de l’Institut, en appelle au « ressaisissement collectif ».

Dans une étude intitulée « France 2040 », vous décrivez un modèle français « à bout de souffle ». Quel est votre objectif ?

Ce travail s’inscrit dans un triptyque. Aujourd’hui, premier volet, nous dressons un constat qui est effectivement sombre. A partir de septembre, dans un deuxième volet, nous travaillerons à répondre à ces défis, par des notes dédiées que nous publierons tout au long de l’année 2026.

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Comment, d’une manière très volontariste, pouvons-nous trouver des solutions à la crise ? Enfin, le troisième volet, trois ou quatre mois avant l’élection présidentielle de 2027, analysera et chiffrera les programmes des candidats, afin de parfaire le débat démocratique.

Quel est le message de ce premier volet ?

Cette étude montre que si on prolonge dans les quinze ans qui viennent les trajectoires des vingt dernières années, le modèle français ne sera plus viable. Il ne sera plus finançable, il ne pourra plus répondre à la promesse républicaine. Donc nous avons besoin de trouver et de mobiliser des remèdes différents de l’ordinaire politique.

La France risque-t-elle le déclassement ?

Nous n’annonçons pas un déclassement de la France, il n’y a pas de mauvais augure. Notre objectif n’est pas d’être alarmistes. Mais nous indiquons que tous les feux sont au rouge, que la situation du pays est critique et que la confiance en l’avenir se perd. Cette prise de conscience doit nous inviter à une action politique plus ambitieuse, plus transformatrice. La France est sur une trajectoire qui n’est pas la bonne, mais nous avons les moyens de l’infléchir.

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