Le premier ministre du Mali Choguel Kokalla Maïga (à droite), salue des milliers de personnes rassemblées à Niamey, le 29 décembre 2023.

L’ancien premier ministre civil du Mali, Choguel Kokalla Maïga, limogé en novembre 2024 par les militaires au pouvoir depuis 2020 après avoir émis des critiques contre ceux-ci, a été inculpé le mardi 19 août pour « atteinte aux biens publics » et placé sous mandat de dépôt, devant la chambre d’instruction de la Cour suprême. Il devra répondre aux accusations d’« atteinte aux biens publics, faux et usage de faux », selon une source judiciaire.

Il avait été placé en garde à vue le 12 août ainsi que d’anciens collaborateurs « dans le cadre des enquêtes sur leur gestion à la primature », selon une source au pôle économique et financier – tribunal chargé de juger les crimes économiques. Il devra répondre des accusations d’« atteinte aux biens publics, faux et usage de faux », a indiqué une source judiciaire à l’AFP.

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Pour l’instant, aucune date n’a été fixée pour le procès de Choguel Kokalla Maïga. Ces faits portent sur « un montant égal à plusieurs milliards de francs CFA de blanchiment d’argent », a rapporté le parquet général dans un communiqué mardi. M. Maïga comparaissait aux côtés de neuf de ses anciens collaborateurs dont deux ont été inculpés. Certains ont été acquittés et d’autres doivent encore être auditionnés, selon une source à la Cour suprême.

« Nous croyons en la justice, nous sommes sereins dans l’attente du procès », a réagi son avocat, maître Cheick Oumar Konaré.

Etre tenu à l’écart

Choguel Kokalla Maïga est l’une des figures du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques, qui avait pris part en 2020 à la contestation populaire contre le président civil Ibrahim Boubacar Keïta, finalement renversé par les militaires en août 2020.

Il avait été nommé premier ministre en 2021 par la junte dirigée par le général Assimi Goïta. Il avait déploré notamment d’être tenu à l’écart des décisions sur le maintien aux commandes des généraux qui avaient initialement promis de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024.

Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés Au Mali, l’enterrement de la démocratie réveille l’opposition à la junte

La junte a réduit au silence l’opposition par des mesures coercitives, des mises en cause judiciaires, la dissolution d’organisations, les restrictions à la liberté de la presse et en usant de la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour d’elle face à une multitude de défis.

Crise sécuritaire et économique

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie entre autres par les violences de groupes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique, ainsi que celles de groupes criminels communautaires. Cette crise sécuritaire s’ajoute à une grave crise économique.

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Les militaires au pouvoir se sont détournés des partenaires occidentaux, notamment de la France, ancienne puissance coloniale, pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie au nom du souverainisme.

Le Monde avec AFP

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