Dissolution, motion de censure, changement de gouvernement… Plongés dans le brouillard durant quelques mois, les chefs d’entreprise n’ont guère regagné en visibilité malgré le vote du budget, le 6 février, à en croire le baromètre réalisé par Bpifrance et Rexecode auprès des PME et TPE, publié jeudi 27 février.

Pour 61 % des 1 300 chefs d’entreprise interrogés dans cette enquête trimestrielle, « l’incertitude politique exerce un impact négatif fort » sur le niveau de l’activité. Une incertitude qui s’ajoute à une demande insuffisante pour six entreprises interrogées sur dix, et qui nourrit la prudence sur les embauches et les investissements.

« Les patrons craignent une atténuation de la politique pro business » qui a prévalu depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, explique Philippe Mutricy, directeur de l’évaluation, des études et de la prospective de Bpifrance. « De plus, même si le budget est voté, la question du redressement des finances publiques est loin d’être réglée », appuie-t-il.

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Malgré une situation financière qui reste saine, plusieurs perspectives inquiètent les dirigeants, comme la hausse de l’impôt sur les sociétés ou la réduction des allègements de charges sur les bas salaires. Le contexte international, sur fond de « guerre des tarifs douaniers » et de remontée du protectionnisme, n’est pas fait pour rassurer.

Un tiers des projets d’embauches reportés

En conséquence, les investissements, qui étaient déjà orientés à la baisse, restent réduits à la portion congrue. Moins d’un chef d’entreprise sur deux compte investir cette année – une proportion en recul de quatre points par rapport à l’an dernier. De plus, le budget alloué à ces investissements – principalement destinés au renouvellement des équipements, et non à l’accroissement des capacités de production – est désormais largement en dessous de sa moyenne historique.

Les recrutements n’échappent pas ce tour de vis général : un gros tiers des chefs d’entreprise qui avaient des projets d’embauches prévoient de les reporter, 27 % de les annuler, tandis que 39 % comptent les maintenir. Des proportions proches de celles observées au début de la crise sanitaire, souligne Bpifrance.

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