Des proches des victimes de l’incendie meurtrier d’une boîte de nuit manifestent à Skopje, le 15 novembre 2025.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé, samedi 15 novembre, à Skopje, la capitale de la Macédoine du Nord, en soutien aux familles des victimes d’un incendie qui avait fait 63 morts en mars dans une discothèque dans l’est du pays, quelques jours avant l’ouverture d’un procès en lien avec cette tragédie.

Les manifestants ont rejoint des membres de familles des victimes qui ont marché dans le centre-ville derrière une grande bannière avec des portraits des victimes et le message : « 63 ombres vous suivront », a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).

Lors des haltes devant le Parlement et un tribunal pénal, la foule scandait : « Justice pour Kocani ! ». Des gens portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Le système tue » et « Combien d’enfants doivent encore être perdus pour que vous vous réveilliez ? ».

« De nombreuses questions en suspens »

Le feu, un des plus meurtriers d’Europe, qui s’est déclaré dans la nuit du 15 au 16 mars pendant un concert de hip-hop dans une boîte de nuit de Kocani, a provoqué la mort de 63 personnes et des blessures pour près de 200 autres, principalement des jeunes de 16 à 26 ans, ce qui avait choqué ce pays des Balkans. L’incendie a été déclenché par des feux d’artifice, dans une salle bondée ne répondant pas aux normes de sécurité (manque d’extincteurs et de sorties de secours).

« Nous exigeons que la vérité soit établie. L’enquête qui a été menée reste incomplète, avec de nombreuses questions en suspens. Nous, les familles, sommes restées avec le sentiment que la vérité avait été dissimulée », a déclaré à la presse Natalija Gjorgjievska, épouse d’un des membres morts du groupe de musique DNK, en concert la nuit de l’incendie. Au nom des familles, elle a demandé aux députés de mettre en place une commission d’enquête spéciale sur l’incendie.

Un des procès liés à l’incendie doit commencer mercredi devant un tribunal de la capitale. Parmi les 34 personnes accusées figurent un ministre en exercice, deux anciens ministres, le propriétaire de la discothèque, des inspecteurs en bâtiment, ainsi que trois anciens maires de Kocani. Ils sont accusés par le parquet d’avoir « provoqué de graves atteintes à la sécurité publique ».

Des dizaines de policiers et de fonctionnaires font l’objet de soupçons dans une enquête distincte portant sur la corruption et le crime organisé, en lien avec cette tragédie.

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Le Monde avec AFP

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