
C’est comme une pluie d’or qui relie ciel et terre. A chacun de nos mouvements, au gré des lumières, elle varie ; dans la semi-obscurité, ses lignes bougent, vibrent, disparaissent dans l’ombre, s’imposent avec éclat. Composée de fils de cuivre qui traversent l’espace en diagonales, cette installation magistrale clôt le parcours de trois salles consacré à Lygia Pape.
Intitulée Ttéia 1, c’est l’une des dernières créations de l’artiste, décédée en 2004 à Rio de Janeiro. Elle fait la synthèse de toutes les recherches de la plasticienne brésilienne, qui, avec son comparse Hélio Oiticica, inventa dans les années 1960 l’art néo-concret : ensemble, ils ont tiré l’abstraction vers la sensualité, mis en dialogue géométrie et corps. « Avec Ttéia 1, Lygia Pape s’inspire du souvenir des rais de lumière qui traversent la forêt primaire de Tijuca, près de Rio, comme des ors des églises baroques du Minas Gerais ; elle compose à la fois une toile d’araignée et une partition dans l’espace », décrit Emma Lavigne, directrice de la Collection Pinault qui a orchestré cet hommage, dans le cadre de la Saison Brésil-France en 2025.
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