A Vaulx-en-Velin (Métropole de Lyon), où un « mineur probable » a été abattu d’une balle dans la tête, le 7 avril 2025.

Protéger plutôt que punir. C’est ce que prône l’Unicef France par le biais d’un rapport, publié mercredi 30 juillet et intitulé « Victimes avant tout, protéger les enfants contre les exploitations criminelles ». Point de départ, deux récentes affaires : celle d’un réseau de trafic de drogue marseillais, dont des membres sont poursuivis pour avoir réduit deux adolescents en esclavage, en 2022, et celle du Trocadéro, dans laquelle six prévenus ont été condamnés pour traite d’êtres humains, en 2024, après avoir contraint des mineurs non accompagnés à voler pour leur compte aux alentours de la place parisienne.

« C’étaient des mineurs qui vivaient à la rue, explique Noémie Ninnin, chargée de plaidoyer protection-justice au sein de l’antenne française de l’Unicef. Des exploiteurs les ont hébergés, nourris, puis leur ont donné de la drogue, dans un premier temps, gratuitement. » C’est là qu’a commencé l’engrenage : l’addiction les a poussés à commettre des infractions. « C’est de l’emprise chimique, ce qui entre dans la traite d’êtres humains », poursuit-elle.

Or « le système judiciaire privilégie fréquemment des procédures accélérées et des mesures répressives au détriment de solutions socio-éducatives », est-il relevé dans le rapport. Les auteurs de faits sont jugés, voire condamnés, alors qu’ils sont victimes d’exploitation à des fins criminelles. C’est précisément sur ce point que l’Unicef France a travaillé en auditionnant magistrats, avocats, médecins, associations, en détaillant le droit international concernant les enfants et en s’inspirant de ce qui est fait dans des pays voisins, pour formuler 75 recommandations aux pouvoirs publics.

Il vous reste 58.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version