Vous êtes nombreux à nous interroger à propos d’une possible manipulation des marchés par le président américain. De telles accusations ont émergé aux Etats-Unis, notamment au sein du camp démocrate, mais aussi sur les réseaux sociaux, au sujet d’un message publié par Donald Trump quelques heures avant d’annoncer une pause sur certaines majorations douanières massives.
A 9 h 37, mercredi, Donald Trump écrit sur son compte Truth Social : « C’EST LE MOMENT D’ACHETER !!! DJT ». Quatre heures plus tard, la Bourse de Wall Street s’envolait, après son annonce d’une pause de quatre-vingt-dix jours dans les droits de douane réciproques.
« En quoi cela ne constitue-t-il pas une manipulation du marché ? », a réagi Mike Levin, un représentant démocrate de Californie, sur X. « Si vous êtes un partisan de Trump et que vous avez fait ce qu’il a dit et que vous avez acheté, alors vous avez bien fait… », a-t-il élaboré.
Sur les réseaux sociaux, certains ont aussi accusé Donald Trump de délit d’initié, un délit boursier qui consiste à utiliser ou à transmettre des informations non connues du public qui pourraient avoir un impact sur le cours d’une action en Bourse, pour s’enrichir ou contribuer à l’enrichissement de l’un de ses proches.
« Trump crée d’énormes fluctuations sur les marchés avec ses allers-retours sur droits de douane à répétition », a dénoncé le sénateur démocrate de Californie Adam Schiff sur les réseaux sociaux. « Ces fluctuations constantes offrent de dangereuses possibilités pour les délits d’initié. Qui, au sein de l’administration, était au courant à l’avance de la dernière volte-face de Trump en matière de droits de douane ? Quelqu’un a-t-il acheté ou vendu des actions et en a-t-il profité aux dépens du public ? J’écris à la Maison Blanche – le public a le droit de savoir », a-t-il ajouté.
« Il ne s’agit pas d’une manipulation du marché », a assuré, de son côté, le représentant américain au commerce, Jamieson Greer, interrogé à ce sujet, mercredi. « Nous essayons simplement de relancer le système commercial mondial. »
Un responsable de la Maison Blanche a aussi rejeté ces accusations. « C’est la responsabilité du président des Etats-Unis de rassurer les marchés et les Américains sur leur sécurité économique face aux discours sans cesse alarmistes des médias », a déclaré Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche, dans un communiqué. « Au lieu de se raccrocher à n’importe quoi pour tenter de porter un coup dur au président Trump, les démocrates devraient collaborer avec l’administration pour rendre sa grandeur à l’Amérique », a-t-il ajouté.
« Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement », a noté de son côté sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l’éthique à la Maison Blanche sous George W. Bush. « Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché », a-t-il déclaré sur la chaîne NBC, estimant qu’il y avait matière à enquête.
Donald Trump a signé son post sur Truth social des lettres « DJT », qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L’action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67 %.