
Sur un socle transparent, une boule de la taille d’une mirabelle grouille de centaines de fourmis noires agglomérées. Une main vient exercer une pression sur cette matière vivante à l’aide d’une plaque de verre, sans l’écraser, puis la relâche, et recommence. Quelques fourmis s’en échappent, mais cette forme compacte cherche, comme une sorte de caoutchouc, à reprendre sa silhouette sphérique initiale après chaque déformation imposée.
« Ce tas de fourmis, qui résiste et rebondit, est un système désordonné. Pour moi, c’est un verre avec des propriétés viscoélastiques », s’émerveille le physicien Ludovic Berthier devant cette vidéo réalisée par des collègues. Depuis qu’il est « tombé dedans », ce directeur de recherche CNRS de 52 ans voit des verres partout. Il faut dire que, après des années consacrées à la transition vitreuse, cette phase complexe de la matière qui passe de l’état visqueux à l’état solide, il élargit aujourd’hui ses recherches à la matière active.
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