L’ouragan Melissa, qui a fait au moins 24 morts en Haïti, dévasté des régions entières de la Jamaïque et inondé Cuba, doit toucher les Bermudes, jeudi 30 octobre, après une course de plusieurs jours dans les Caraïbes.

« Les conditions aux Bermudes vont se détériorer rapidement tard cet après-midi et ce soir », prévoit dans son dernier point le Centre national des ouragans (NHC) américain, qui fait état de vents mesurés à 165 kilomètres-heure. Les autorités de l’archipel des Bahamas ont en revanche « annulé l’alerte ouragan » pour les Bahamas centraux et méridionaux, tout comme pour les îles Turques-et-Caïques.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l’ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l’Imperial College de Londres. Depuis mercredi, Cuba nettoie ses rues inondées et jonchées de débris. A Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays, des pans de maisons se sont effondrés et des toits de tôle n’ont pas résisté. La ville est sans électricité, de nombreux poteaux gisent au sol.

« Dégâts considérables »

A El Cobre, à une vingtaine de kilomètres de là, le son des marteaux résonne jeudi sous le soleil revenu : des habitants s’efforcent de réparer leur toit envolé avec l’aide d’amis et de voisins, a constaté l’Agence France-Presse. D’autres s’aventurent dehors en quête de nourriture, certaines boutiques commençant à rouvrir. Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a rapporté que l’ouragan avait causé des « dégâts considérables », sans faire de victime selon les autorités.

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En Haïti, pas directement touché par l’ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 24 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 18 portées disparues, selon un nouveau bilan communiqué par l’ONU jeudi. L’ouragan Melissa a été le plus puissant à toucher terre en quatre-vingt-dix ans lorsqu’il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle Saffir-Simpson, avec des vents d’environ 300 km/h. « Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d’énergie », a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l’ONU dans plusieurs pays des Caraïbes, dont la Jamaïque.

« Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant », a-t-il ajouté, évoquant un million de personnes touchées, sur une île de 2,8 millions d’habitants. « Ce que je peux dire, c’est qu’il y a eu des victimes et que nous nous attendons, au vu de nos informations, à ce qu’il y en ait d’autres », s’est borné à dire jeudi le ministre des collectivités locales jamaïcain, Desmond McKenzie. L’armée jamaïcaine s’emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

L’aide étrangère commence à affluer

Progressivement, l’aide étrangère a commencé à affluer. Les Etats-Unis ont « envoyé des équipes de secours et d’intervention dans les zones touchées, ainsi que des fournitures vitales », a déclaré sur X le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio. Le Royaume-Uni va fournir une aide financière d’urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d’euros) pour les pays touchés.

Le secrétaire exécutif de l’ONU chargé du changement climatique a évoqué la grande conférence climatique des Nations unies, la COP30, qui s’ouvre dans quelques jours au Brésil. « Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l’urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz », a déclaré Simon Stiell.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons) les plus intenses, avec des vents plus violents et des précipitations plus importantes, augmente, mais pas le nombre total de cyclones, selon le groupe d’experts du climat mandatés par l’ONU, le GIEC.

Le Monde avec AFP

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