
Un pied dans le réel, l’autre dans l’imaginaire. Ainsi avance à tâtons, depuis une dizaine d’années, le travail de création de Louise Hémon, qui, après le théâtre et le documentaire, s’aventure aujourd’hui sur le terrain de la fiction avec son premier long-métrage, L’Engloutie. Sur scène, auprès de sa comparse Emilie Rousset, la réalisatrice âgée de 42 ans a aiguisé une méthode où elles mettent dans la bouche de comédiens des montages de paroles récoltées au préalable auprès d’interviewés ou au sein d’archives.
Quand elle tourne des documentaires, Louise Hémon explique également, quand on la rencontre, « traquer dans des images du réel, des symboles et des mythes ». L’Homme le plus fort (2014), son premier moyen-métrage, sur Gaëtan, un passionné de culturisme, s’ouvre sur ce corps musculeux ramené à une certaine humilité face à l’immensité de paysages montagneux. Salomé sur sa slackline (2020), portrait d’une jeune femme en équilibre dans les airs, se termine, lui, dans une grotte : « Je filmais son rapport à la mort, au danger et j’avais l’impression d’être dans une cavité utérine. »
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