Ces derniers mois, l’attention politique dans les capitales européennes s’est fortement tournée vers la crise de compétitivité de l’Europe. Un rapport de Mario Draghi publié en septembre souligne le « défi existentiel » auquel est confronté le continent : une productivité stagnante, un écart croissant entre le niveau de vie des Européens et celui des Américains, un secteur technologique éclipsé par ses concurrents et un ensemble complexe de réglementations qui freinent les entreprises. Ce fut un avertissement brutal adressé à l’Europe pour qu’elle se ressaisisse avant qu’il ne soit trop tard.

C’est à ce moment-là que beaucoup, à Bruxelles, ont pris conscience de l’ampleur réelle de la crise à laquelle le continent est confronté et de l’urgence qu’il y a à agir pour promouvoir la croissance et l’innovation. De nombreux dirigeants européens espèrent que l’intelligence artificielle (IA) jouera un rôle important pour sortir le continent de son marasme économique. Le président Macron souhaite que la France devienne un leader en matière d’IA, et Ursula von der Leyen a récemment appelé l’Europe à devenir le « continent de l’IA ». Pourtant, lorsqu’il s’agit de mettre l’IA à la disposition des Européens, les régulateurs de l’Union européenne (UE) avancent toujours à pas de tortue.

Pendant des mois, les autorités chargées de la protection des données ont traîné des pieds pour décider quand et comment les entreprises pouvaient utiliser des données pour entraîner des modèles d’IA, retardant ainsi la possibilité pour Meta et d’autres entreprises d’entraîner des modèles avec des contenus partagés publiquement en ligne par des adultes. Cette semaine, le Comité européen de la protection des données (EDPB) a émis un avis formel qui était similaire à l’approche recommandée par les entreprises technologiques et les commentateurs informés il y a plus de neuf mois.

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