Au sein du Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN), nous sommes une trentaine d’universitaires, de chercheuses et chercheurs de tous domaines à avoir accepté avec enthousiasme de mettre nos connaissances au service des élèves, des enseignantes et enseignants, et des cadres de l’éducation nationale. Pourquoi avons-nous choisi de nous engager, bénévolement, dans un travail exigeant, de longue haleine, et exposé à la critique ? Parce que nous partageons un ensemble de valeurs.

Nous croyons à l’épanouissement de chaque enfant, d’où qu’il vienne. Nous connaissons l’importance de l’éducation dès le plus jeune âge. Nous croyons dans le potentiel de chaque enfant, quels que soient son genre, sa langue, ses origines, le niveau social ou économique de sa famille, en situation de handicap ou non.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Législatives 2024 : pour l’école, la gauche dépenserait 13 milliards d’euros, Ensemble 42 millions

Rejetant xénophobie, racisme et toutes formes d’exclusion scolaire, nous affirmons le droit à l’éducation pour tous, inscrit dans la Constitution. Nous respectons la diversité des trajectoires scolaires, mais nous savons que les rêves des élèves sont parfois bridés par les difficultés qu’ils rencontrent dans le système scolaire.

Lire aussi | Marine Le Pen désavoue un député RN après ses critiques sur la binationalité de Najat Vallaud-Belkacem

Nous sommes préoccupés par l’impact considérable des inégalités sociales sur la réussite scolaire des élèves. Des solutions existent pour favoriser leur réussite, leur bien-être et leur bien-vivre dans une société mixte et apaisée, et nous travaillons pour qu’elles soient évaluées, diffusées et mises en œuvre à l’échelle de notre pays. En étant résolument du côté des élèves, nous sommes tout autant du côté des enseignantes et des enseignants.

Ne pas abandonner l’école de la République

Dans l’accomplissement de leur mission si belle et si difficile, nous savons que, par rapport à beaucoup d’autres pays, les enseignants français sont moins bien rémunérés, plus isolés et bénéficient moins souvent de formations de qualité au cours de leur carrière. Avec l’appui de nos connaissances scientifiques, nous tentons de leur apporter des outils en lien avec leurs pratiques et de les aider à expérimenter et à évaluer leurs actions. Nous croyons aussi en la science. Nos propres recherches et celles de centaines de laboratoires dans le monde montrent que les apports de la science peuvent aider à réduire les inégalités scolaires.

L’analyse scientifique fondée sur les données probantes, l’expérimentation rigoureuse et la comparaison internationale sont autant de leviers qui doivent être mis au service des élèves et de leurs enseignants. Menée avec intégrité et patience, appuyée sur des sources vérifiables, la recherche scientifique peut éclairer les décisions publiques. Elle sait également dire ce qu’elle ne sait pas, avec humilité, et, lorsque c’est le cas, attendre des décideurs qu’ils admettent la part du doute et soutiennent de nouvelles recherches avant d’engager notre pays dans une direction dont toute une génération pourrait pâtir.

Il vous reste 48.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version