Dans toutes les cérémonies et les discours commémoratifs qui ont suivi la mort du pape François, tout comme dans les réunions de préparation du conclave, on n’a pas vu un seul visage féminin. Une preuve manifeste que le souverain pontife n’a pas insufflé de changement significatif quant à la place des femmes dans l’Eglise.
Même chose sur l’organisation de ses funérailles qui, selon ses souhaits, auraient dû être celles, modestes, d’un berger et non d’un grand de ce monde. Le pape semble avoir confondu le pouvoir et la sacralité, qui pourtant ne sont pas synonymes. Heureusement, ses interventions sont restées limitées et l’ancienne sacralité a perduré, dans l’usage du latin, dans les gestes et les habits des prélats. L’élégance des cardinaux, comme celle des gardes suisses, avec leurs beaux uniformes colorés de la Renaissance, n’est pas de même nature que l’élégance de ceux qui affectionnent de coûteux vêtements de marque. Ce que cette beauté, aujourd’hui perçue uniquement à travers le prisme du luxe, est censée représenter n’est ni plus ni moins que la représentation symbolique d’anciens rituels en l’honneur de l’Eglise.
Il faut bien admettre que même si le pape François était très aimé et populaire, sans le rite en latin avec des parties en grec et en arabe, sans le chant des psaumes et l’invocation « Que les anges te conduisent au paradis », ses obsèques n’auraient pas ému aussi profondément l’immense foule réunie sur la place Saint-Pierre et tous ceux qui ont suivi la cérémonie à la télévision. Comme toujours, la puissance d’une tradition riche et profonde a clairement dépassé la modestie des êtres humains qui la représentent. Et plus qu’un simple contact diplomatique, la rencontre entre [les présidents américain et ukrainien] Donald Trump et Volodymyr Zelensky, assis sur de petites chaises dans l’immense basilique, est apparue comme un authentique appel solennel à la construction de la paix.
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