Nouvelle visite d’Itamar Ben Gvir sur l’esplanade des Mosquées, la Jordanie dénonce « une provocation inacceptable »

Le ministre de la sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, s’est rendu ce matin sur le site religieux hautement sensible de l’esplanade des Mosquées de Jérusalem, selon l’agence de presse palestinienne WAFa.

Le ministère des affaires étrangères jordanien a dénoncé cette visite de la mosquée d’Al-Aqsa, évoquant « une violation flagrante du statut juridique et historique du site sacré, une profanation de son sanctuaire, une escalade dangereuse et une provocation inacceptable ».

Cette visite du ministre d’extrême droite, habitué des provocations, survient alors que les juifs fêtent Soukkot, une des grandes fêtes de pèlerinage à Jérusalem du calendrier hébraïque, mais aussi au lendemain de la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens. Le ministre d’extrême droite s’y était déjà rendu la semaine dernière, en pleines négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue de mettre un terme à la guerre de Gaza.

Troisième lieu saint de l’islam, l’esplanade, bâtie sur les ruines du second temple juif détruit en l’an 70 par les Romains, est située dans la Vieille Ville de Jérusalem, dans le secteur oriental, occupé et annexé par Israël, de la Ville sainte. Pour les juifs, c’est le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme. Le rabbinat interdit à ce titre aux fidèles de se rendre sur cette esplanade de peur de profaner les lieux, mais Itamar Ben Gvir aime à venir y affirmer ce qu’il présente comme la souveraineté d’Israël sur l’endroit, au cœur même du conflit israélo-palestinien et objet de tensions récurrentes. C’est au moins la douzième fois qu’il s’y rend depuis la formation du gouvernement, fin 2022.

Chacune de ses visites a provoqué un tollé et est perçue comme un casus belli par le Hamas, qui invoque régulièrement la sauvegarde du caractère musulman de l’esplanade comme l’une des justifications à son attaque sans précédent sur Israël ayant déclenché la guerre en cours, le 7 octobre 2023.

En vertu d’un statu quo décrété après la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade à des heures précises, sans y prier, mais cette règle est de plus en plus souvent bafouée par un nombre croissant de juifs nationalistes.

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