En France la fracture sociale ne cesse de s’accroître. C’est le constat inexorable de l’Observatoire des inégalités qui ambitionne depuis plus de vingt ans de documenter leurs évolutions en France. Son rapport 2025, publié mardi 3 juin, offre une nouvelle synthèse foisonnante de données enfouies dans les études de l’Insee, les publications des ministères ou encore du commissariat général au développement durable.

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Les constats ne sont pas inédits, mais le rapport a le mérite de les rassembler en un document panoramique, traitant à la fois des revenus, de l’éducation, du travail, des modes de vie et de consommation, des disparités territoriales, et pour la première fois des inégalités environnementales, malgré des chiffres encore lacunaires sur ces sujets regrettent les auteurs – et parfois anciens pour d’autres, les derniers disponibles sur les revenus remontent à 2022, à 2019 pour les conditions de travail.

Des réalités sont connues de longue date : ainsi de l’augmentation des inégalités de niveau de vie faisant de la France l’un des pays riches les plus inégalitaires avant impôts et redistribution. Les 10 % les plus riches perçoivent 3 653 euros mensuels minimum, soit au moins 3,4 fois plus que les 10 % les plus pauvres, qui touchent moins de 1 080 euros (pour une personne seule avant impôts et prestations sociales). Tout en haut de l’échelle, le 1 % de mieux lotis gagne plus de 7 500 euros par mois et le 0,001 % frôle les 20 000 euros. Des inégalités liées aux origines sociales, aux disparités de patrimoine et aux écarts de salaires – les cadres supérieurs touchent en moyenne chaque mois 2 600 euros de plus que les employés, et l’écart se creuse avec l’âge (jusqu’à 3 941 euros d’écart passé 60 ans).

Inégal accès aux études supérieures

Autre réalité bien identifiée, l’inégal accès aux études supérieures : 73 % des enfants nés dans des familles de cadres ou de professions intermédiaires ont accès à l’enseignement post-bac, seulement 41 % des enfants d’ouvriers ou d’employés. Le nombre de jeunes diplômés d’un niveau licence ou plus est tout de même en hausse et si 7,6 % des 18-24 ans continuaient de quitter le système scolaire avec un « niveau collège » en 2022, ce chiffre est en nette baisse (11,8 % en 2012).

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