L’annonce, spectaculaire, et quasiment inédite pour le secteur de l’énergie, laisse de nombreuses questions en suspens. Lundi 22 septembre, l’entreprise américaine Commonwealth Fusion Systems a annoncé la conclusion d’un contrat record de fourniture énergétique. Elle a prévendu de l’électricité « pour plus de 1 milliard de dollars [850 millions d’euros] » à l’énergéticien italien ENI, issue de sa future centrale ARC, attendue « au début des années 2030 » en Virginie. Il y a trois mois, c’est Google qui avait signé avec CFS un accord du même genre, mais au montant non divulgué.

Des ingénieurs travaillent sur une représentation grandeur nature d’un dispositif utilisant des aimants susceptibles de créer les conditions de la fusion, chez Commonwealth Fusion Systems, à Devens, dans le Massachusetts (Etats-Unis), le 11 octobre 2023.

Ce qui surprend est moins le chiffre que le fait que pour l’instant personne n’a réussi à produire le moindre électron avec la technique développée par CFS, la fusion nucléaire. Celle-ci est en quelque sorte l’inverse de la fission, qui alimente les centrales nucléaires actuelles, et qui consiste à casser des noyaux d’uranium pour libérer de l’énergie.

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Dans la fusion, de petits noyaux, cousins de l’atome d’hydrogène, sont forcés à s’unir pour créer de nouvelles particules très énergétiques. La suite est commune entre les deux procédés : de l’eau est transformée en vapeur par l’énergie produite pour alimenter une turbine. Mais la fusion, qui alimente les étoiles ou fait exploser les bombes à hydrogène n’a jamais été maîtrisée sur Terre pour produire de l’électricité, alors même que les scientifiques et les ingénieurs y pensent depuis les années 1950.

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