Rassemblement au port d’Ermoupolis avant le départ de deux voiliers qui font partie de la Global Sumud Flotilla visant à atteindre Gaza, sur l’île de Syros, en Grèce, le 14 septembre 2025.

Le ministre de la défense italien, Guido Crosetto, a annoncé mercredi 24 septembre l’envoi d’une frégate militaire pour « d’éventuelles opérations de secours » à la flottille humanitaire internationale pour Gaza, qui affirme avoir été attaquée dans la nuit au large de la Grèce.

« Pour garantir l’assistance aux citoyens italiens présents sur la flottille, j’ai autorisé l’intervention immédiate de la frégate Fasan de la marine militaire, qui naviguait au nord de la Crète, et qui se dirige vers la zone », a déclaré M. Crosetto, dans un communiqué. Il a précisé que les auteurs de cette attaque de drones étaient « pour le moment non identifiés » et que la frégate Fasan était déployée dans le cadre de l’opération italienne de surveillance maritime « Mare sicuro ». De son côté, la diplomatie italienne a demandé à Israël d’assurer la sécurité de la flottille, rappelant qu’elle se trouvait « dans les eaux internationales ».

Au total, une soixantaine d’Italiens, dont quatre parlementaires, se trouvent à bord de la flottille, qui comprend une cinquantaine d’embarcations transportant quelques centaines de participants venus de 45 pays – militants, députés, médecins, journalistes ou encore personnalités publiques.

« Tout cela est gratuit, dangereux, irresponsable », a affirmé mercredi la première ministre italienne, Giorgia Meloni, à propos de la flottille humanitaire, tout en condamnant les « attaques de drones » qui l’ont visée dans la nuit. « Il ne faut pas risquer sa propre sécurité, il n’est pas nécessaire de se rendre dans un théâtre de guerre pour livrer des aides à Gaza, que le gouvernement italien et les autorités compétentes auraient pu livrer en quelques heures », a-t-elle ajouté devant la presse italienne à New York, quelques heures avant son intervention à l’Assemblée générale de l’ONU.

La flottille avait déjà été la cible d’une attaque par drone, dans la nuit du 8 au 9 septembre, alors qu’elle était stationnée au large de Tunis. Mercredi, elle a déclaré avoir été de nouveau ciblée dans la nuit par de multiples drones au large de la Grèce. « De multiples drones, des objets non identifiés largués, des communications brouillées et des explosions entendues depuis plusieurs bateaux », a écrit la Global Sumud Flotilla dans un communiqué : « Nous sommes actuellement témoins directs de ces opérations psychologiques, mais nous ne nous laisserons pas intimider. »

De « 15 à 16 drones »

« Une enquête indépendante, impartiale et approfondie doit être menée » et « ces attaques doivent cesser », a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Thameen Al-Kheetan, alors que les militants propalestiniens de la flottille en route pour la bande de Gaza ont affirmé avoir été visés par des « explosions » et de « multiples drones » au large de la Grèce.

Selon la militante allemande des droits humains Yasemin Acar, cinq bateaux ont été attaqués et « 15 à 16 drones » ont été dénombrés. « Nous n’avons pas d’armes. Nous ne représentons aucune menace pour personne », a-t-elle déclaré dans une vidéo sur Instagram, soulignant que la flottille ne transportait « que de l’aide humanitaire ». Le député polonais Franek Sterczewski a aussi affirmé à la radio polonaise Poznan qu’elle avait été visée par « 13 attaques » contre dix navires en tout, y compris celui sur lequel il se trouve, et que « trois des navires » avaient été « endommagés ». Selon les gardes-côtes grecs interrogés par l’Agence France-Presse, un patrouilleur de l’agence européenne des frontières Frontex s’est approché d’un des bateaux, sans constater de dégâts.

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« La salle des opérations des gardes-côtes a été informée de l’incident vers 2 h 30 [1 h 30, heure de Paris]. Un patrouilleur de Frontex s’est rendu sur les lieux. Le voilier allait bien, il n’y avait aucun dégât. Les personnes à bord ont mentionné l’incident, mais il n’a pas pu être établi qu’il avait effectivement eu lieu », a déclaré une porte-parole des gardes-côtes grecs. Elle n’était pas en mesure de dire si l’incident présumé s’était produit dans les eaux internationales ou non. Contactée à son siège à Varsovie, Frontex n’a pas pu confirmer ou démentir l’incident pour le moment.

Les navires de la flottille veulent rejoindre la bande de Gaza dans l’objectif de « briser le blocus israélien », après deux tentatives bloquées en juin et juillet par Israël, qui a répété cette semaine qu’il ne permettrait pas aux navires d’approcher de Gaza.

Lire aussi | En Italie, des manifestations en solidarité avec Gaza rassemblent des dizaines de milliers de personnes

Le Monde avec AFP

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