Brad Mehldau, à Tokyo, en mai 2025.

Au panthéon des musiciens dont la cote posthume n’aura cessé de croître, le chanteur américain Elliott Smith, mort en 2003 à Los Angeles à l’âge de 34 ans, a rejoint cette autre figure tragique qu’est le Britannique Nick Drake (1948-1974). Ces deux dépressifs chroniques ont été souvent comparés pour leurs timbres privilégiant la douceur jusqu’au murmure, la délicatesse de leurs ballades folk reposant sur un solide picking et leur amour de la mélodie.

On ne s’étonne donc guère que Sunday, le lumineux instrumental avec flûte traversière qui refermait Bryter Layter (1970), deuxième album de Nick Drake, ait été intégré à Ride into the Sun, le nouveau recueil proposé par le pianiste de jazz américain Brad Mehldau.

Avec un titre – « monter vers le soleil » – emprunté à la chanson Colorbars, celui-ci est entièrement dédié à la mémoire d’Elliott Smith et à la célébration de son art, même si son répertoire n’en constitue pas l’exclusivité. Outre Nick Drake – dont Mehldau a autrefois repris River Man, mais qu’Elliott Smith avait avoué méconnaître – y figure encore une relecture du Thirteen du groupe Big Star, ode à l’adolescence et à son innocence que le disparu, pour le coup, chantait en concert.

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