En cette fin d’après-midi, lundi 6 mai 2024, un cortège de voitures noires encombre la VAvenue de New York. C’est le début du gala du Metropolitan Museum of Art (Met), l’événement mode le plus scruté au monde, où les stars se livrent à une surenchère stylistique devant une armée de photographes. A 19 h 45, un minivan un peu plus haut que les autres se faufile jusqu’à l’entrée du musée. S’en extirpe la chanteuse Lana Del Rey, dont la volumineuse coiffe justifie la taille du véhicule. Elle prend place sur le tapis – non pas rouge, mais vert, pour évoquer le code vestimentaire de la soirée, le « Jardin du temps ». A son bras, Sean McGirr, le directeur de la création de la marque de mode britannique McQueen, qui a conçu la stupéfiante tenue.

Lana Del Rey est coiffée de vrais rameaux d’aubépine, qui soutiennent un abondant voile de tulle l’enveloppant entièrement. Sur sa robe bustier couleur chair se dressent des branches en tissu bronze qui remontent jusqu’au visage. Les épines, figurées sur le corps ou réelles autour la tête, donnent une dimension vénéneuse à la silhouette. En la regardant, on se demande si Lana Del Rey est en train de se faire dévorer par une plante maléfique ou si elle en est la gardienne.

Les quelque 800 000 spectateurs ayant suivi en direct la retransmission du gala ont été sensibles à la dramaturgie du look, qui a généré 30 000 réactions sur les réseaux sociaux ou des forums. La société française Lefty, qui analyse les retombées obtenues par les marques lors de ce genre d’événement, estime que la visibilité de celui-ci équivaudrait à une opération de communication à 11 millions de dollars (environ 10 millions d’euros). Un beau succès pour la maison McQueen, qui arrive à point nommé, deux mois après les débuts balbutiants de Sean McGirr à la fashion week de Paris, en mars 2024.

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