Des policiers devant la résidence du journaliste italien Sigfrido Ranucci, après l’attaque subie par son véhicule, à Pomezia, près de Rome, le 17 octobre 2025.

Les images ont vite fait le tour des réseaux sociaux et la une de toute la presse italienne, vendredi 17 octobre au matin. On y voit la carcasse d’une voiture calcinée devant un portail endommagé. Elles ont été filmées par le journaliste de la RAI Sigfrido Ranucci, animateur de l’émission d’investigation « Report », connue pour enquêter sur les scandales de corruption dans la Péninsule. Vers 22 heures dans la nuit de jeudi à vendredi, le journaliste a entendu deux fortes explosions devant son domicile situé dans la banlieue sud de Rome. L’une visait le véhicule emprunté par sa fille encore quelques minutes plus tôt.

Le journaliste est indemne et personne n’a été blessé, mais les faits de cette nuit témoignent d’une escalade inquiétante. Vendredi matin, Sigfrido Ranucci a dénoncé le « climat d’isolement et de délégitimation » dont il ferait l’objet, révélant une augmentation récente des menaces contre lui. Une enquête a été ouverte par le pôle antimafia de Rome.

Le journaliste a affirmé avoir trouvé devant chez lui « deux balles de P38 ». Ce modèle de pistolet allemand, fabriqué par la firme Walther, est l’arme tristement emblématique de la violence de la décennie 1970 en Italie, ces « années de plomb » marquées par les attentats meurtriers de l’extrême droite, les assassinats ciblés et les attaques à main armée de l’extrême gauche qui nourrissent toujours, après un demi-siècle, une mémoire douloureuse et jamais guérie. Très vite, l’attentat a suscité une vague de condamnations des politiques, de l’extrême droite à la gauche. Dans un communiqué, Giorgia Meloni a exprimé sa « pleine solidarité » envers Sigfrido Ranucci.

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