« Antipodos », d’Ivan Argote, sur la place Maréchal-Foch, pour Le Voyage à Nantes 2025.

C’est l’été du passage de relais entre le créateur du Voyage à Nantes, Jean Blaise, et sa successeure, Sophie Lévy, qui dirigeait jusque-là le Musée d’arts de la ville. Le premier n’a cessé, pendant près de quarante ans, de réveiller et d’insuffler de la folie douce dans la politique culturelle d’une ville qui a connu, depuis sa reconstruction après-guerre, les effets de la désindustrialisation et de l’arrêt des chantiers navals. La seconde a repris cette 14e édition de la manifestation au vol, en reformulant la thématique de l’étrangeté, choisie par son prédécesseur, en « Etrange été » pour « rendre hommage à son approche surréaliste de la ville », souligne-t-elle.

Ce clin d’œil au surréalisme s’appuie sur un lien méconnu du mouvement avec la cité portuaire. Le sculpteur Romain Weintzem fait surgir un orchestre de jeunes gens en habits de camouflage imitant la végétation, trompettes et trombones en bouche, autour des deux entrées historiques du lycée Clemenceau. Cette insolente Mauvaise troupe fait référence à quatre élèves qui avaient fait scandale en 1912-1913 dans ce même lycée en publiant une revue du même nom où ils avaient signé des textes et des dessins antimilitaristes et anarchistes. L’un d’eux, Jacques Vaché (1895-1919), blessé sur le front, rencontrera André Breton (1896-1966) à l’hôpital, et influencera sa pensée.

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