« Enjeu démocratique » : les valeurs de l’IA en discussion au sommet de Paris

Quelle philosophie pour l’intelligence artificielle ? Au premier jour du sommet international organisé à Paris, plusieurs voix se sont élevées pour défendre une technologie plus transparente et revendiquer la place de l’Europe face à la mainmise des géants américains et chinois.

« Il y a une course de valeurs et de modèle civilisationnel » face à ces deux grandes puissances. « Ce n’est pas seulement un enjeu économique, c’est aussi un enjeu démocratique et politique », a ainsi mis en avant la ministre du numérique, Clara Chappaz. Une déclaration résonnant avec les prises de position de plusieurs acteurs de la tech.

Meredith Whittaker, présidente de l’application de discussion sécurisée Signal, et la présidente de l’autorité française de protection des données personnelles (CNIL), Marie-Laure Denis, ont, elles, appelé à une IA plus respectueuse de la vie privée. Tandis que Mark Surman, président de Mozilla, à l’origine du navigateur Firefox, a jugé dans un entretien avec l’Agence France-Presse (AFP) que l’open source, logiciel dont le code est accessible et peut être réutilisé par d’autres, devait être la « clé » pour l’IA « à un moment où la sécurité compte et où la croissance économique compte ».

Plusieurs tables rondes ont traité desconséquences concrètes de l’IA et des potentiels dangers de cette technologie en plein essor depuis deux ans avec l’arrivée du chatbot américain ChatGPT. Des dirigeants de la tech, tels que Sam Altman, d’OpenAI, créateur de ChatGPT, Sundar Pichai, directeur général de Google, ou Dario Amodei, patron de la start-up américaine Anthropic, devaient aussi se pencher sur une gouvernance mondiale de l’IA visant à encadrer ses potentielles dérives. En revanche, le patron de X, Elon Musk, ne sera pas parmi les quelque 1 500 participants. Pas plus que Liang Wenfeng, fondateur de la dernière start-up en vue, la chinoise DeepSeek, a annoncé l’Elysée.

Pour la France, l’enjeu de ce sommet est double : prouver sa capacité à rester dans la course face aux Etats-Unis et à la Chine, et prôner une intelligence artificielle plus éthique et frugale. Pour l’homme d’affaires français Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Groupe Le Monde), à la tête du groupe Iliad, maison mère de l’opérateur de téléphonie Free et du laboratoire de recherche en IA Kyutai, « l’idée, c’est de montrer au monde entier que la France est plutôt en avance ». Interrogé ce matin sur France Inter, aux côtés d’Arthur Mensch, patron et cofondateur de la start-up française Mistral AI, Xavier Niel a mis en avant le savoir-faire des équipes à l’origine du robot conversationnel de cette dernière, Le Chat, rival de ChatGPT. En Europe, « tout le monde doit travailler avec Mistral AI », a insisté Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque d’investissement Bpifrance, sur la chaîne BFM Business.

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