Nouvelle fracture dans le clan Trump. Après l’affrontement interrépublicain au congrès sur le relèvement du plafond de la dette, c’est l’alliance – quelque peu contre-nature – entre la base MAGA (Make America Great Again) et la droite de la Silicon Valley qui est mise à mal sur l’immigration légale et la place à accorder, dans l’économie américaine, aux ingénieurs étrangers.

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La querelle a commencé le 22 décembre 2024 lorsque Donald Trump a annoncé la nomination de l’investisseur d’origine indienne Sriram Krishnan comme conseiller pour l’intelligence artificielle (IA) au bureau de la Maison Blanche pour la science et la technologie, un service stratégique à l’entrée d’une année où les autorités américaines devront statuer sur l’encadrement de l’IA. Il travaillera avec David Sacks, un autre investisseur de San Francisco nommé le 5 décembre par le président élu comme « tsar » pour l’IA et les cryptomonnaies, et né en Afrique du Sud, comme Elon Musk.

Ingénieur de formation, ancien de Microsoft et de Facebook, artisan de la mise en œuvre des projets d’Elon Musk après le rachat de Twitter, devenu animateur, avec son épouse, d’un podcast populaire parmi ses pairs, Sriram Krishnan, 40 ans, est un pur produit du sérail libertarien de la Silicon Valley. Récemment, il était posté à Londres où il a ouvert l’antenne britannique de la firme d’investissements a16z de Marc Andreessen, autre figure de la tech séduite par Trump et ses promesses de baisses d’impôt et de déréglementation des cryptomonnaies. L’ingénieur en a profité pour mettre en contact Elon Musk et l’ancien premier ministre Boris Johnson.

Recrutements à bon marché

La base anti-immigration du parti républicain a critiqué la nomination de M. Krishnan. Elle lui reproche d’avoir plaidé pour l’octroi de cartes vertes automatiques pour les ingénieurs étrangers de haut niveau et d’être partisan de la suppression du plafond de visas H1B, qui permettent aux entreprises technologiques de recruter des employés à l’étranger, en particulier en Inde. Recrutements à bon marché qui, de l’avis général, évitent aux géants de la tech d’employer des Américains mieux payés. Les loyalistes MAGA réclament l’élimination de ces visas spéciaux qui ont contribué à l’essor d’une économie technologique dont ils ont peu profité.

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