La 17e édition du baromètre de l’absentéisme et de l’engagement du cabinet Ayming, publiée le 13 juin, relève que les salariés français ont été malades 23,3 jours par an en 2024, contre 12 en 2012. Cette forte augmentation a été mesurée en interrogeant 1 000 professionnels des ressources humaines (RH) du secteur privé. Et 49 % des sondés déclarent l’absentéisme élevé, voire très élevé, dans leur entreprise. Ainsi, 55 % des acteurs RH estiment ne pas avoir les bons indicateurs, voire ne pas en avoir du tout, pour le réduire.

Le vieillissement de la population active ne suffit pas à expliquer ce phénomène, qui coûte 4 000 euros par an et par salarié aux organisations, selon le Conservatoire national des arts et métiers. Les professionnels RH qui ont répondu au baromètre mentionnent, par ordre décroissant d’importance des causes de l’absentéisme : les maladies non professionnelles, la démotivation et l’insatisfaction professionnelle, des problèmes personnels, les accidents du travail et le burn-out.

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Autant de causes susceptibles d’affecter le moral et la santé mentale des collaborateurs. Parce qu’il occasionne un report de la charge de travail, l’absentéisme dégrade en effet les conditions de travail, le climat social et la motivation, engendrant un cercle vicieux qui nourrit les risques psychosociaux (RPS).

Le groupe de protection sociale Malakoff Humanis dresse le même constat dans son baromètre annuel sur l’absentéisme 2025 publié le 5 juin. Cette étude auprès d’échantillons représentatifs de dirigeants d’entreprise et des salariés du secteur privé montre d’abord que 51 % de ceux qui jugent moyenne ou mauvaise leur santé mentale ont subi au moins un arrêt dans l’année, contre 42 % pour l’ensemble de l’échantillon.

« Les salariés tardent à consulter »

Avec 15 % des arrêts prescrits en 2024, les affections mentales constituent désormais la deuxième cause d’absentéisme pour raison médicale, derrière les maladies ordinaires (45 %), mais devant les accidents du travail (13 %) et les troubles musculo-squelettiques (11 %). « La parole s’est libérée. Les salariés, notamment les jeunes, n’hésitent plus à consulter sur ce motif. Cela a aussi contribué à l’inflation des arrêts », précise Anne-Sophie Godon-Rensonnet, directrice accompagnement et prévention en entreprise à Malakoff Humanis.

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