Gérald-Brice Viret et Serge Nedjar lors de leur audition par la commission d’enquête parlementaire sur les modalités d’octroi des autorisations des services de télévision nationale, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 29 février 2024.

« On se croyait à l’abri. On avait tort. » C’est la mort dans l’âme que ce journaliste de Prisma Media (Capital, Ça m’intéresse, Femme Actuelle, Télé Loisirs, Ideat, etc.) – toutes les personnes interrogées ont réclamé l’anonymat – a assisté, comme environ 350 de ses collègues (sur 750 salariés) à l’assemblée générale qui s’est tenue, mercredi 8 octobre, dans les locaux du groupe à Gennevilliers (Seine-Saint-Denis).

Le tract de la CGT et de la CFDT appelant à la réunion résumait la situation en quelques mots limpides : « Quatre ans de tranquillité et puis… le départ de Claire Léost, l’arrivée d’Arnaud Lagardère, et c’est le début de la guerre éclair : interventionnisme débridé et cost-killing à tous les étages. » Traduction : quatre ans après avoir été acquis par le groupe Bolloré, les magazines Prisma voient leur indépendance éditoriale niée, comme l’ont été celles de l’ancienne i-Télé (devenue CNews) en 2016, d’Europe 1 en 2021 ou encore du Journal du dimanche en 2022.

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C’est au départ de Claire Léost, présidente de Prisma Media jusqu’au 26 août, que les plus de 300 cartes de presse du groupe ont eu le sentiment que le volcan sur lequel ils vivaient s’était réveillé. Le jour même, elle était remplacée par Arnaud Lagardère et Gérald-Brice Viret, le directeur général de Canal+ France, était nommé vice-président. Quelques jours plus tard, Serge Nedjar, le directeur général de CNews, prenait la direction des rédactions des magazines du groupe.

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