Si l’expression « diversité biologique » apparaît dès le début du XXe siècle, elle s’impose vraiment dans les années 1980, avec l’émergence de la biologie de la conservation. L’un de ses fondateurs, Michael Soulé, est l’auteur de Conservation Biology : Science of Scarcity and Diversity (Sinauer Associates, 1986, non traduit), qui porte sur l’étude des écosystèmes perturbés. La création de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), en 2012, vient consacrer la généralisation du concept de biodiversité à tous les niveaux, que ce soit celui des structures biologiques, taxonomiques, fonctionnelles ou génétiques.

Même si certains biologistes de la conservation préfèrent à l’idée d’une biodiversité en général celle de biodiversités au pluriel ou de biodiversité en contexte, leurs analyses constatent la diminution de la variété génétique comme la disparition des écosystèmes les plus fragiles. Le travail de mesure relève d’opérations complexes pour saisir la disparition du vivant, s’appuyant aussi bien sur les sciences de terrain que sur les sciences de la population ou de la modélisation.

Cette institutionnalisation est liée à l’idée de patrimonialisation de la nature, qui va trouver un écho international avec la Convention sur la diversité biologique, ouverte à la signature lors du Sommet de la Terre organisé par les Nations unies à Rio, au Brésil, en 1992. Mais c’est dès 1964 que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) établit la première liste rouge des écosystèmes menacés.

Expulsion des paysans rebelles

Fondée en 1948 et formée aujourd’hui de plus de 1 400 organisations non gouvernementales, l’UICN réalise un suivi des écosystèmes et des espèces dans le but de protéger et de restaurer le monde naturel. Encourageant la coopération internationale à travers l’élaboration de grandes conventions, elle a examiné l’impact des activités humaines sur la nature dès les années 1950, avant de s’occuper de la protection des espèces à partir des années 1960 et 1970.

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