
Les scientifiques ont parfois de drôles de passe-temps. Le 3 octobre, à Paris, une vingtaine d’entre eux ont passé au peigne fin cinq articles de recherche parus dans des journaux de renom pour vérifier qu’ils aboutissaient bien aux mêmes résultats. Pour lancer le défi hébergé dans les locaux de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, l’organisateur de ce « jeu de la réplication », Derek Mikola, a invoqué la figure de Pierre de Coubertin et le souvenir des Jeux olympiques de Paris en 2024. Aussitôt, les candidats de cette épreuve originale, majoritairement des doctorants ou de jeunes postdocs, se sont mis en équipe de quatre à six pour traquer les failles d’articles de sciences sociales.
L’exercice fait partie d’une vaste opération lancée à travers le monde en 2022 par l’Institut pour la réplication (I4R), adossé à l’université d’Ottawa (Canada). « Le but de l’institut est de promouvoir la reproductibilité et la réplicabilité dans le milieu scientifique. Nous avons organisé une trentaine de “replication games” cette année avec environ 1 500 chercheurs. Nous en sommes à environ 400 articles étudiés. Ces jeux sont une façon plaisante pour les participants de nous aider à reproduire en masse les articles de plusieurs journaux », résume Abel Brodeur, économiste, fondateur de l’I4R.
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