Sylvie Grandjean fréquente le Salon professionnel de fabricants de machines industrielles à Atlanta, en Géorgie, depuis plusieurs années déjà. Mais dans cette édition 2025, commencée lundi 12 mai, « un sujet de conversation est sur toutes les lèvres », confie la directrice générale du groupe Redex : la hausse des droits de douane de 10 % pour les marchandises exportées d’Europe, et jusqu’à 25 % pour les voitures et les productions d’acier et d’aluminium, décrétée par le président américain, Donald Trump, en mars et en avril.

Redex, qui fabrique des instruments de mesure pour différentes filières, dont l’aéronautique et le spatial – la société travaille notamment avec SpaceX, l’entreprise spatiale d’Elon Musk –, produit en France, en Eure-et-Loir et dans le Loiret, ainsi qu’en Allemagne, près de Karlsruhe, mais elle réalise 90 % de son chiffre d’affaires à l’export, dont 15 % aux Etats-Unis. Sa filiale américaine, d’une vingtaine de salariés, installée depuis les années 1980 dans le New Jersey et axée sur les services aux clients, a étudié les conséquences de la hausse des taxes douanières. « Nos clients ont accepté de prendre l’essentiel de la surcharge des “Trump tariffs” qui sera répercutée dans les prix de vente aux consommateurs », précise Mme Grandjean. Un moindre mal après plusieurs semaines « d’inquiétude et de stress ».

A l’image de Redex, de nombreuses entreprises françaises naviguent dans le brouillard depuis des semaines. Elles tentent de faire face et scrutent avec inquiétude la fin, le 9 juillet, de la pause de quatre-vingt-dix jours décrétée le 9 avril par le président américain pour connaître le niveau exact de la hausse des droits de douane. « Il est très difficile d’avancer pour une entreprise tant qu’elle ne sait pas précisément quelles seront les règles exactes. Or, pour le moment, l’incertitude et le flou dominent », explique Alexandre Saubot, président de France Industrie, le représentant des grands groupes industriels tricolores.

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