Un hélicoptère s’active au-dessus d’un incendie de forêt à Larouco, dans la région de Lugo, en Galice, Espagne, le 17 août 2025.

Les rejets de carbone dans l’atmosphère, liés aux feux de forêts de cet été, sont d’ores et déjà les plus importants jamais enregistrés depuis le début des relevés il y a 23 ans en Europe, a annoncé jeudi 18 septembre le service européen Copernicus.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Une année 2025 déjà sans précédent pour les feux de forêts en Europe

Après des mois d’été (juin, juillet, août) marqués par « une intense activité de feux de forêt en Europe », notamment sur la péninsule ibérique, « les émissions annuelles totales de carbone estimées pour l’Union européenne et le Royaume-Uni sont, depuis fin août et avec la saison des incendies toujours active, les plus élevées » jamais relevées depuis le début des analyses du service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus (CAMS), affirme un communiqué de l’Institut.

Depuis le début de l’année, les incendies de forêt en Europe ont libéré 12,9 mégatonnes de carbone. Les précédents records annuels étaient de 11,4 mégatonnes de carbone, en 2003 comme en 2017.

Ce record est principalement dû aux feux de forêts qui ont ravagé la péninsule ibérique à la mi-août. Rien qu’en Espagne, ces incendies ont fait quatre morts et brûlé plus de 350 000 hectares.

« Les émissions totales de la région, inférieures à la moyenne jusqu’au début août, ont radicalement changé en l’espace d’une semaine seulement », souligne Copernicus. À elles seules, les émissions résultant des feux de l’Espagne et du Portugal représentent environ les trois quarts du total européen.

Lire le reportage | Article réservé à nos abonnés L’Espagne rurale dévorée par les flammes : « C’est parce que les villages sont abandonnés que le feu a avancé si vite »

Des incendies plus intenses et plus fréquents en raison du changement climatique

Les forêts de Turquie, Chypre et de certains pays des Balkans ont également été ravagées par les flammes cet été, à la faveur de vagues de chaleur et de la sécheresse. Le consensus scientifique lie le réchauffement climatique, dû à l’activité humaine, à des incendies de végétation plus intenses et plus fréquents.

Dès la fin juillet, Copernicus avait relevé des niveaux d’émissions de carbone liés aux feux en Grèce et en Turquie parmi les plus élevés des 23 années de mesures. Le Royaume-Uni battait déjà son record annuel d’émissions, alors que l’année n’était pas terminée. En Serbie et en Albanie, elles étaient les deuxièmes plus élevées, derrière 2007.

Newsletter

« Chaleur humaine »

Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet

S’inscrire

Les incendies au Canada, des « mégafeux » durant l’été, se sont poursuivis jusqu’à début septembre, provoquant les deuxièmes émissions annuelles les plus élevées, après 2023. D’importants panaches de fumée ont traversé l’Atlantique début août avant d’atteindre l’ouest de l’Europe, note Copernicus.

L’été 2025 a également été marqué par des épisodes de transport de poussière saharienne « inhabituellement fréquents et intenses », à la fois en provenance de la Méditerranée vers le sud de l’Europe et à travers l’Atlantique vers le continent américain.

Enfin, les vagues de chaleur ont fait augmenter les concentrations d’ozone au-dessus des niveaux réglementaires sur la majeure partie de l’Europe, dégradant la qualité de l’air et donc la santé humaine.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Incendies : le dérèglement climatique fait évoluer la doctrine française de lutte contre les feux de forêts

Le Monde avec AFP

Share.
Exit mobile version