LA LISTE DE LA MATINALE
Des femmes qui vaquent dans la demeure portugaise d’A la lueur de la chandelle, d’André Gil Mata, à Bill Skarsgard, prisonnier du SUV d’Anthony Hopkins dans Piégé, de David Yarovesky, en passant par la famille du Mikado, de Baya Kasmi, en panne dans le sud de la France, ou par la couturière de La Jeune Fille à l’aiguille, de Magnus von Horn, perdue dans un Copenhague crasseux, les personnages cette semaine ont les plus grandes difficultés à échapper à leur environnement. Pour le meilleur et pour le pire.
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« A la lueur de la chandelle » : maison hantée
La maison est-elle le rêve de ceux qui l’habitent, ou plutôt ceux qui l’habitent le rêve de la maison ? C’est à ce genre de songe existentiel et flottant qu’invite le dernier film d’André Gil Mata, qui se déroule dans le décor unique d’une antique demeure bourgeoise aux alentours de Porto, au nord du Portugal, que la caméra arpente dans ses moindres recoins.
Plutôt que les temps forts, voilà les temps faibles de l’existence, dont Mata dresse une collection murmurante : habitudes ancrées, gestes solitaires, attentes suspendues, jeux dérobés, inquiétudes rentrées, heures dissipées, angoisses nocturnes.
Comment alors sceller ce pacte avec un film qui s’obstine à brasser une matière insignifiante ? Par la beauté des plans-séquences qui capturent ce temps résiduel, requalifiant l’ordinaire d’une valeur de mystère, d’imaginaire, de suspension – et il faut saluer ici les images en pellicule 16 millimètres du chef opérateur Frederico Lobo, vibrantes, imbibées de lumière naturelle. La vie perçue à travers ses creux est une aventure du moindre souffle. Ma. Mt.
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