Les Européens promettent d’être au rendez-vous de 2025 aux côtés de l’Ukraine face à la Russie. Mais, en réalité, ils sont plus que jamais pris en étau entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Le premier pousse son avantage dans l’est du pays, où ses troupes progressent, sans être en mesure de vraiment percer. Le second entend mettre fin au conflit aussitôt que possible, même s’il semble bien incapable de le faire en « vingt-quatre heures », comme promis pendant sa campagne électorale. A moins de quatre semaines de la prise de fonctions du président élu, le 20 janvier 2025, rien ne dit que les capitales européennes seront en mesure de contenir le choc du retour au pouvoir du tribun populiste, que le président russe s’est dit prêt, le 19 décembre, à rencontrer « à n’importe quel moment ».
Certes, les dirigeants européens multiplient les rendez-vous dans les formats les plus variés (Union européenne, OTAN, triangle de Weimar, Europe du Nord, « Quint élargi » avec les Etats-Unis de Biden, etc.). Ils s’engagent à prolonger leur appui à Kiev, voire à le muscler dans l’hypothèse où le président républicain décide de réduire le soutien militaire américain afin de contraindre son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à s’asseoir à la table des négociations.
L’enjeu est crucial pour le continent, bientôt trois ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie : les Vingt-Sept et leurs voisins, comme le Royaume-Uni ou la Norvège, savent que la sécurité européenne passe plus que jamais par celle de l’Ukraine. Une Ukraine au minimum stabilisée, sinon victorieuse de la Russie sur l’ensemble de son territoire, du moins libre et démocratique, arrimée de près ou de loin à l’Union européenne et à l’OTAN.
Hypothèse lointaine d’un cessez-le-feu
Evidente dans les Etats en première ligne face à Moscou, comme la Pologne et les pays baltes, cette prise de conscience s’est affirmée au fil du conflit, même dans des pays plus éloignés du front, comme la France, ou soucieux, à l’instar de l’Allemagne, d’éviter l’escalade avec une puissance dotée de l’arme nucléaire. Au-delà des déclarations d’intention, les capitales européennes n’ont cependant pas encore trouvé le moyen de décupler leur soutien à Kiev afin de prendre leur destin en main. Et, dans l’hypothèse encore lointaine d’un cessez-le-feu, elles divergent sur la question des « garanties de sécurité » à offrir à Kiev afin d’empêcher toute nouvelle offensive russe. Qu’il s’agisse de l’envoi de troupes au sol ou d’une invitation à rejoindre l’OTAN.
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