A La Haye, un court sommet de l’OTAN suspendu aux réactions de Donald Trump

Arrivé mardi soir aux Pays-Bas, le président américain participera mercredi matin à une séance de travail entre chefs d’Etat et de gouvernement, condensée en moins de trois heures. Afin d’éviter les déconvenues, ce court sommet se résumera à un message simple, attendu dans une déclaration finale de quelques paragraphes seulement.

Le président américain, Donald Trump, arrive pour un dîner officiel au palais royal Huis ten Bosch, avant le sommet de l’OTAN, à La Haye, aux Pays-Bas, le 24 juin 2025.
Donald Trump au palais Huis ten Bosch, à La Haye, aux Pays-Bas, le 24 juin 2025.
Donald Trump au palais Huis ten Bosch, à La Haye, aux Pays-Bas, le 24 juin 2025.

Rarement les retrouvailles annuelles des 32 membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) se seront tenues au carrefour de tant de conflits : guerre en Ukraine, à Gaza, et fragile cessez-le-feu entre l’Iran et Israël.

Aiguillonnés par Donald Trump, les membres de l’Alliance vont s’engager à augmenter drastiquement leurs dépenses en matière de défense, pour atteindre au moins 5 % de leur PIB à l’horizon 2035 – 3,5 % de dépenses militaires stricto sensu, et 1,5 % supplémentaire pour la sécurité au sens large.

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la menace que représente la Russie, capable, selon lui, de « réussir une attaque » contre un pays de l’Alliance dans les cinq ans à venir. Le Kremlin dénonce pour sa part la « militarisation effrénée » de l’OTAN.

A bord d’Air Force One, en direction de La Haye, Donald Trump a de nouveau déconcerté ses alliés, en restant évasif sur l’attitude des Etats-Unis en cas d’attaque d’un des membres de l’Alliance. L’article 5 du traité de l’OTAN peut « se définir de plusieurs façons », a-t-il lâché à des journalistes, à propos de la pierre angulaire de l’Alliance. Cet article pose le principe de défense mutuelle : si un pays membre est attaqué, tous les autres se portent à son secours.

Donald Trump s’adresse aux médias à bord d’Air Force One, le 24 juin 2025.

Mardi soir, Mark Rutte s’est voulu rassurant : « Je n’ai pas de doute sur l’engagement » des Américains au sein de l’OTAN. Afin de s’attirer les bonnes grâces du président américain, M. Rutte lui a adressé juste avant le sommet un message dithyrambique, que Donald Trump n’a pas manqué de diffuser sur ses réseaux sociaux.

Au cœur de ce rendez-vous international, la « probable » rencontre de Donald Trump avec le président ukrainien va focaliser l’attention, quatre mois après l’humiliation subie par Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale. « Je lui dirai “comment ça va ?”. Il est dans une situation difficile, il n’aurait jamais dû se trouver là », a souligné Donald Trump dont les relations avec M. Zelensky sont compliquées.

Le secrétaire général de l’Alliance, Mark Rutte, espère néanmoins que la situation au Moyen-Orient ne chamboulera pas complètement la chorégraphie du sommet, qu’il a déjà qualifié d’« historique », grâce aux investissements promis en matière de défense. En dépit des critiques de l’Espagne, qui juge « déraisonnable » cette hausse des dépenses militaires.

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